Pour le groupe Casino, l'obtention du label est une petite consécration. « Ce n'est pas un trophée ni une récompense, mais une certification des politiques engagées par le groupe dans la lutte contre les exclusions et les discriminations depuis 1993 », souligne Mansour Zoberi, directeur de la promotion de la diversité et de la solidarité du groupe Casino.
Des actions contre l'exclusion depuis 1993
Depuis 15 ans en effet, le groupe s'est efforcé d'être précurseur en la matière, avec d'abord la signature d'une convention avec le ministère de la ville. Aujourd'hui, il mène des actions sur une soixantaine de territoires. L'entreprise peut s'enorgueillir de compter 9,24 % de travailleurs handicapés dans ses rangs, soit deux fois plus que la moyenne nationale. Elle peut également se prévaloir de nombreuses actions, notamment l'embauche aux fonctions d'encadrement de 100 jeunes diplômés issus des minorités, le recrutement de 1 442 jeunes non-qualifiés de moins de 26 ans dans le cadre du plan Espoir banlieues signé en 2008 et l'accueil de 500 stagiaires et contrats en alternance issus de ZUP.
Un testing pour jouer la transparence
Pour autant, Casino n'est pas exemplaire en tout point. Si la diversité ethnique est la priorité du groupe, il est perfectible côté égalité professionnelle : dans l'encadrement, seulement 11 % du personnel sont des femmes. Le « testing sollicité » qu'il a confié au centre de recherche ISM Quorum en 2008 pointait du doigt une forte différence de traitement entre les candidats d'origine « hexagonale » et ceux évoquant une origine « extra-européenne ».
Pour que le slogan du groupe sonne plus vrai
C'est justement la volonté du groupe d'œuvrer à plus de diversité et cette confrontation avec une réalité perfectible qui ont incité Casino à se tourner vers l'Afnor, en septembre 2008, lors du lancement du label diversité. Histoire également que le slogan du groupe, « Nourrir un monde de diversités », sonne plus vrai.
« Ce n'est pas la communication qui nous a animé, mais le souci d'être de plus en plus efficace pour les personnes issues de la diversité, assure Mansour Zoberi. Nous menons des actions et cherchons à les mesurer. Et les partenaires sociaux n'auraient pas compris que nous n'entrions pas dans cette certification. »
12 jours d'audit
Ces partenaires sociaux ont ainsi pris connaissance dès septembre de la volonté de la direction de décrocher le label. Le dossier de candidature monté, quelque 50 000 € plus tard, 12 jours d'audit ont eu lieu en janvier 2009, avec visites sur le terrain et entretiens avec des personnes-ressources au sein des services transversaux du groupe.
« Nous n'avons pas rencontré de difficultés particulières, explique le directeur de la promotion de la diversité. Si ce n'est que nous sommes tombés de haut lorsque l'auditrice nous a dit que nous n'avions pas de plan d'actions. Il est vrai qu'il nous manquait un vrai process de traçabilité. »
Désormais labellisé, Casino peut davantage se présenter auprès des candidats comme une entreprise responsable socialement. Le groupe doit plus que jamais poursuivre son travail, entre autres avec la réalisation d'un bilan trimestriel des actions menées par 50 correspondants locaux pour la promotion de la diversité. Car perdre le label pourrait sérieusement écorner son image.
