Recruter c’est bien, donner envie de rester c’est mieux

Sylvia Di Pasquale

Intégration, premiers jours, après-recrutement, onboarding, welcoming… Appelez-les comme vous voulez, mais ne négligez pas les premiers mois des nouvelles recrues ! C’est le message de la dernière étude de Cadremploi sur l’« onboarding » qui révèle qu’1 cadre sur 3 a déjà démissionné à cause d’une mauvaise intégration.
Recruter c’est bien, donner envie de rester c’est mieux

Fichtre. Les p’tits nouveaux auraient donc besoin d’attention ? Le rituel de la remise de l’agrafeuse autour d’un p’tit café ne suffirait donc plus ?

 

Un tiers des cadres ont fui une entreprise qui n’avait pas su les accueillir

 

Il semble bien que non. Et le dernier sondage mené par Cadremploi* ne va pas simplifier la tâche des managers chargés de chouchouter leurs nouveaux venus. C’est que les résultats leur rappellent un principe chronophage mais vertueux : l’onboarding n’est pas un sprint de quelques jours mais une course de fond qui peut durer un an.

Parmi les démissionnaires tout juste arrivés, 35 % ont fui 6 mois après avoir dit oui alors qu’on les pensait conquis. Les premiers jours sont critiques mais il ne faut pas relâcher l’effort sur la durée.

Beaucoup d’entreprises ont tout bon pendant les premiers jours. Par exemple, elles ont compris qu’il faut confier l’accueil directement au manager et à son équipe. Plutôt que d’en passer par une cérémonie d’adoubement chevaleresque avec un N+12 que l’on ne rencontrera plus jamais, ou avec un sous-officier des RH, 77 % des cadres interrogés admettent avoir été accueillis par leur manager et 87 % avoir été présentés à leur équipe dès leur arrivée. Et comme une équipe ne travaille pas en vase clos, ils rencontrent bien sûr les autres services ? Pas partout. Quand on élargit le cercle, ça se gâte déjà : ils ne sont plus que 63 % à avoir été présentés aux autres services les premiers jours.

 

Les premiers jours sont critiques mais il ne faut pas relâcher l’effort.

 

Et ça déraille encore plus par la suite. 54 % des cadres sont plongés dans le grand bain sans parcours d’intégration. C’est énorme. Les dispositifs plus costauds ne sont pas très répandus dans les entreprises françaises. Le parrainage si pratique pour tout comprendre de l’organisation et du fonctionnement d’une boîte ? Seulement 11 % des sondés en ont bénéficié. Les afterworks ou team-buildings, manières informelles de rencontrer les autres ? A peine un tiers d’entre eux y ont eu droit. De même que le rendez-vous à mi-parcours de la période d’essai n’est formalisé que pour 35 % des sondés.  

Sans surprise, ce sont les plus grandes entreprises qui jouent les bonnes élèves, celles qui disposent de départements RH suffisamment étoffés pour organiser, formaliser et assurer le suivi de ces intégrations. Lorsqu’on connaît le coût d’un recrutement, on mesure l’intérêt d’un « onbarding » bien travaillé.

 

* Etude Onboarding : comment les entreprises intègrent leurs cadres. Sondage réalisé auprès de 1012 cadres représentatifs des cadres inscrits sur Cadremploi, en poste ou en recherche d’emploi, du 25 au 29 mars 2019 – Questionnaire auto-administré en ligne.

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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