
Pour la variété des postes et des produits
Les stéréotypes sur l’agroalimentaire ont la vie dure : « Beaucoup de gens s’imaginent que ce sont des métiers peu ou pas qualifiés », regrette Jennifer Chevy, responsable du recrutement des apprentis à l’IFRIA Bretagne - Institut de formation agroalimentaire. Or, la demande des entreprises va vers des métiers de plus en plus qualifiés : ingénieurs, vous pourrez être amenés à accompagner la robotisation d’une usine, à gérer sa supply-chain en veillant à faire respecter la chaîne du froid, ou encore à veiller au respect des normes drastiques qui régissent la vie d’une entreprise dont la production se mange.
Gestionnaires, vous aurez évidemment accès aux mêmes postes qu’ailleurs, avec une variable supplémentaire : le produit ! Des pâtes de grande consommation au champagne, la palette est large. « L’agroalimentaire de luxe s’exporte bien : les vins, les spiritueux, tout cela bénéficie de l’image française, notamment auprès de pays comme la Chine ou le Japon, explique François Scheid, responsable du Mastère Spécialisé Management des Entreprises du Vivant et de l’Agroalimentaire d’emlyon business school. Tout ce développement à l’international est intéressant pour de jeunes diplômés ».
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Pour rester en accord avec ses valeurs
L’agroalimentaire est un secteur qui permet de confronter plusieurs enjeux : le développement durable et le commerce équitable, toutes les questions autour de l’alimentation et du bien manger, mais aussi les problématiques liées aux ressources (en eau, en céréales…). « Nourrir la planète, c’est quand même un enjeu fort, assène Frédéric Oble, responsable du Mastère Spécialisé Management International Agro-alimentaire de l’ESSEC Business School. Avoir une démarche responsable dans cette filière, c’est quelque chose qui a du sens. »
Impossible aujourd’hui pour les pontes du secteur de faire l’impasse sur ces enjeux : « Nous, on a travaillé avec Carrefour sur "comment aider le consommateur à identifier ce qu’il a dans son assiette". À la sortie du MS, on peut aussi faire du conseil en développement durable ou en achats responsables… C’est un secteur qui permet aux jeunes d’être cohérents avec leurs préoccupations », explique Frédéric Oble.
Pour la passion du produit
Rares sont les secteurs où le produit en lui-même déchaîne autant les passions. « Pensez à toutes les personnes sur les réseaux sociaux qui prennent en photo leur repas !, sourit François Scheid. Ce que les gens mangent, c’est très intime et très révélateur de leur état d’esprit. » Frédéric Oble accueille quant à lui dans ses promotions des enfants et petits-enfants d’agriculteurs, mais aussi des "passionnés de bouffe" désireux de concevoir de bons produits qui vont faire plaisir aux autres. « Ce sont des étudiants avec des valeurs intéressantes : l’humilité, l’ouverture aux autres… Ce n’est pas tout à fait le même profil qu’un financier par exemple ! », analyse le responsable à l’Essec Business Scool.
D’où l’intérêt de choisir une formation spécialisée sectorielle, dans l’agroalimentaire. « Les entreprises cherchent des jeunes avec cette coloration, explique Jennifer Chevy. Par exemple, nous avons développé une Licence pour les métiers commerciaux, car les recruteurs nous disaient qu’ils avaient besoin de gens qui connaissent le produit et la façon dont il est fabriqué avant de le vendre. »
Parce qu’on peut en sortir facilement
Commencer votre carrière dans l’agroalimentaire vous donne aussi la possibilité d’en sortir facilement. En effet, le socle de cours de la plupart des formations spécialisées permet d’acquérir des connaissances dans d’autres secteurs, comme celui de la santé. « L’agroalimentaire est très proche de la pharmacologie et de la cosmétologie : que vous fabriquiez du fond de teint liquide, un sirop pour la toux ou du lait concentré sucré, ce sont les mêmes procédés », explique Jennifer Chevy. « Et en termes d’hygiène, même la pharmacologie et la cosmétologie ne sont presque pas aussi réglementées !”, sourit la responsable du recrutement de l’IFRIA Bretagne.
Cette dimension "santé" n’est pas incluse dans les programmes pour rien : elle est très importante pour les entreprises, qui doivent gérer des produits sensibles : « Par exemple, sur l’alimentation infantile chez Nestlé, oui, ils vont préférer quelqu’un qui a cette formation en santé, même pour un poste de marketing ! », assure Frédéric Oble. Il n’est donc pas difficile de basculer vers le secteur de la santé et des laboratoires après avoir travaillé dans l’agroalimentaire. Mais ce n’est pas tout : « Pour les gens qui ont un profil très commercial, la négociation dans la grande distribution est une très bonne école. Dans la supply-chain, là aussi c’est une bonne école, car on est sur des produits périssables. Et côté gestion de crise, si vous êtes community manager par exemple, vous allez acquérir des connaissances assez uniques : quand une usine a un problème, le lendemain, on en parle à la radio”, énumère François Scheid.
Parce que le secteur ne connaît pas la crise
L’agroalimentaire ne connaît pas la crise ! Ou moins que d’autres secteurs… La raison en est simple : « On est toujours obligés de manger ! », résume Jennifer Chevy. L’activité reprend, il y a des besoins qui ne sont pas pourvus dans les entreprises, et elles sont prêtes à mettre les moyens pour offrir de belles carrières. » Un argument corroboré par François Scheid : « L’agroalimentaire est très stable. Ça n’innove pas comme l’informatique ou l’automobile, certes, mais l’avantage est que ce n’est pas un secteur qui peut disparaître ! ».
Au-delà de cette stabilité, l’agroalimentaire est aussi un secteur qui permet de se confronter à des enjeux économiques et sociologiques intéressants : comment les modes de consommations évoluent-ils ? Le bio se développe, est-ce marginal ? Le végétarisme est-il une tendance durable ? Comment inventer l’agriculture urbaine ? De quoi faire travailler les méninges et la créativité des jeunes diplômés !
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