Choisir la bonne formation pour faire carrière dans la finance immobilière

Laure Baron

Envie de vous spécialiser et faire carrière dans le management de l’immobilier ? Difficile, sans une bonne formation. Nos experts vous aident en vous donnant les clés pour faire un choix éclairé !
Choisir la bonne formation pour faire carrière dans la finance immobilière

Finance, droit et technique : le trio gagnant !

Premier conseil : choisissez une formation qui vous donnera une vision globale du secteur immobilier, avec de la finance, du droit et des cours plus techniques sur la maîtrise d’ouvrage. Un trio de compétences pas toujours bien anticipées par les candidats : « Il y a trois méprises assez courantes, explique Denis Burckel, directeur du Master 246 Management de l’immobilier de l’Université Paris Dauphine, c’est de penser que l’immobilier est structuré soit par la finance, le droit ou la technique, selon que l’on est financier, juriste ou ingénieur ». En vérité, expliquent nos experts, les trois sont indispensables !

« L’immobilier a longtemps fonctionné en silo, mais c’est de moins en moins le cas », renchérit Patrice Noisette, responsable pédagogique du Mastère Spécialisé Management Urbain et Immobilier de l’ESSEC Business School. Une bonne formation - même spécialisée - doit permettre aux participants d’acquérir une bonne connaissance de l’ensemble de la chaîne de valeur de l’immobilier, soit « la compréhension des problématiques politiques et réglementaires de l’urbanisme, la compréhension des terrains et de ce que l’on peut faire dessus, ainsi que le montage d’opérations et la manière d’évaluer un immeuble », détaille-t-il.


Un bon cursus financier...

La finance, c’est vaste… Alors quels cours doivent absolument figurer au programme de votre formation ? « Regardez s’il y a des cours autour de la modélisation financière, conseille Denis Burckel. Si ça n’existe pas, ce n’est pas sérieux. » Et si vous n’avez pas déjà d’expertise en finance, mieux vaut tabler sur un nombre d’heures conséquent pour vous mettre à niveau ! Pour le responsable du Master de Dauphine, l’immobilier est devenu un actif : « Le moindre programme de 25 logements, c’est cinq millions d’euros. On ne peut pas prendre de risque. » Conséquence : si vous n’avez pas un minimum d’appétence pour les chiffres, passez votre chemin. « Il ne faut pas être affolé par un taux de rendement ou une valeur comptable », prévient Denis Burckel.

...un minimum d’éléments juridiques et quelques cours sur la maîtrise d’ouvrage !
Au deuxième plan doivent figurer des cours de droit : droit des baux, droit des transactions, droit de la construction… Un minimum pour pouvoir dialoguer efficacement avec les juristes en immobilier. L’absence de modules d’encadrement technique pourrait également vous faire cruellement défaut sur le terrain : « On ne forme pas des ingénieurs, bien sûr, mais il faut un minimum de connaissances sur la maîtrise d’ouvrage et la gestion de projet pour ne pas se faire rouler par le premier ingénieur venu », sourit Denis Burckel.

De l’importance des accréditations

Une bonne formation en management de l’immobilier est une formation accréditée, de l’avis de nos experts. « Si un programme n’est pas labellisé EQUIS ou RICS, passez votre chemin », avance Denis Burckel. Sachez tout de même que le label EQUIS - qui récompense un établissement dans son ensemble et pas un programme en particulier et garantit un haut niveau de qualité académique - est le plus difficile à obtenir. Quant à la RICS*, elle ne certifie que treize formations en France - et restreint donc drastiquement le choix qui s’offre aux candidats.

La RICS, sésame d’un réseau mondial

Mais la RICS a d’autres avantages : elle ouvre l’accès à un réseau de professionnels de l’immobilier, exerçant à l’international dans 146 pays différents. « Pour de nombreuses entreprises, il est naturel que leurs cadres soient accrédités par la RICS, assure Patrice Noisette, c’est une vraie référence, une sorte de sésame dans le monde ».

Pour en bénéficier, il faut passer avec succès un examen, après cinq années d’expérience professionnelle dans le secteur de l’immobilier. Le fait de faire une formation accréditée RICS permet de réduire ce délai, et de passer l’examen immédiatement après l’obtention du diplôme. Vous deviendrez ainsi Chartered Surveyor. Ce titre est également un bon indice en ce qui concerne la qualité du corps enseignant de la formation que vous visez : tentez de repérer les programmes dans lesquels enseignent des membres de la RICS.

Des praticiens reconnus pour une formation up-to-date

Une formation à jour est une formation dans laquelle exercent des praticiens reconnus. Des indices ? « Si vous avez un professeur d’université qui n’a rien publié depuis 15 ans, ce ne sera pas très à jour », sourit Denis Burckel. Au contraire, la présence d’avocats ou de notaires cotés est un gage de proximité avec le monde professionnel. « Rien que de raconter aux participants ce qu’ils sont en train de faire, c’est déjà up-to-date ! », assure le responsable du Master de Dauphine. Certains classements peuvent vous aider à repérer les meilleurs intervenants - notamment celui de Business Immo*, qui classe les meilleurs cabinets d’avocats et offices notariaux. « L’idée, c’est de pouvoir dialoguer avec des professionnels actifs sur les grosses opérations du moment », explique Denis Burckel.

L’immobilier, un petit milieu peu ouvert aux reconversions

D’autant plus que ces professionnels pourront - à terme - faire partie de votre réseau. « Si vous voulez évoluer dans le management de l’immobilier, mais que vous n’y avez aucune connaissance, ça va coincer, prévient Denis Burckel. Ce secteur exige d’y avoir ses entrées ». L’immobilier est un petit milieu, « de plus en plus professionnalisé », explique Patrice Noisette, ce qui peut restreindre les possibilités de reconversions. D’où l’importance de choisir une formation spécifique au secteur de l’immobilier, adaptée à la fonction que l’on vise. Le responsable du MS de l’ESSEC conseille d’ailleurs aux candidats de se renseigner sur le site de la Fondation Palladio, qui répertorie les différents métiers de l’immobilier.

Mais le réseau ne fait pas tout : pour nos experts, il est inenvisageable de rejoindre l’immobilier sans passion solidement chevillée au corps. Une fois votre candidature envoyée au responsable de la formation que vous aurez choisie, pas question d’arriver à l’entretien d’admission les mains dans les poches, sans avoir mûrement réfléchi votre projet. « Vous ne pouvez pas travailler dans ce secteur si vous n’avez aucun plaisir à créer un immeuble, à le transformer en quelque chose d’attractif, martèle Denis Burckel. Il ne faut pas aller dans l’immobilier si on ne pense pas, avec beaucoup de force, y être heureux toute sa vie ».

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Ainsi que le Mastère Spécialisé Management Urbain et Immobilier de l’ESSEC Business School 

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Laure Baron
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