
« On arrive souvent aux achats par hasard »
Rares sont les cadres qui rêvaient, enfants, de devenir acheteurs : « C’est clair que ça fait moins rêver que pompier ou vétérinaire », admet volontiers Hugues Poissonnier, professeur au sein du Mastère Spécialisé Management de la Fonction Achats de Grenoble Ecole de Management. Ce métier, qui souffre d’un déficit de reconnaissance, est souvent identifié sur le tard par des candidats à la reconversion… Ce qui est loin d’être un problème, au vu de l’ouverture de la fonction à des profils variés. « J’ai de nombreux exemples de candidats venus faire une formation après avoir discuté avec un collègue acheteur. On se dit, tiens, c’est sympa ce métier. Et on arrive souvent aux achats par hasard », confie Hugues Poissonnier.
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« Les acheteurs sont des gens optimistes »
Nos experts sont unanimes : peu importe ce que vous avez fait avant, tant que vous avez les qualités nécessaires. « J’attache beaucoup moins d’attention au parcours professionnel et académique du candidat qu’à sa personnalité », explique Fabien Dumont, responsable du Mastère Spécialisé Purchasing Manager in Technology and Industry de CentraleSupélec.
Un bon acheteur doit avoir, selon lui, des capacités de communication et de leadership, de bonnes facultés d’analyse, ainsi qu’une appétence pour l’entrepreneuriat. « Ce sont des qualités à avoir en amont, c’est dur à inventer, affirme Fabien Dumont. En général, les acheteurs sont des gens optimistes, orientés solution plutôt que problème », renchérit Patrice Pourchet, responsable du Mastère Spécialisé Achats Internationaux & Supply Chain de l’ESSEC Business School : « Il faut avoir de la curiosité et de la ténacité. Si vous n’avez pas ces qualités-là, vous ne pourrez pas faire ce métier. »
« Je connais peu de métiers où l’on est autant en contact avec l’humain »
Attention : l’inné est nécessaire, mais pas suffisant. « Personne ne naît acheteur, concède Patrice Pourchet. Votre formation doit vous mettre à l’aise sur la partie communication du métier », explique le responsable du MS de l’ESSEC. Pour repérer une bonne formation, nos experts conseillent de bien examiner l’importance accordées aux soft skills : elles sont prépondérantes pour un acheteur, qui doit être capable de dialoguer aussi bien avec des fournisseurs que les membres du CoDir.
Fini, le temps où l’acheteur était un réducteur de coûts. « Nous ne sommes plus seulement des négociateurs, mais des chefs d’orchestre, les garants de 70 % du CA de l’entreprise, assure Fabien Dumont. Je connais peu de métiers - à part les RH - où l’on est autant en contact avec l’humain. »
« Aujourd’hui, l’acheteur doit avoir une vision stratégique »
Les achats, du relationnel avant tout ? Oui, mais pas seulement, répondent nos experts. Si les soft skills constituent la base intangible de la formation d’un acheteur, un bon programme devrait aussi vous proposer d’acquérir une vision globale des achats. « Aujourd’hui, il ne faut pas juste sécuriser les approvisionnements et réduire les coûts, explique Hugues Poissonnier, mais avoir une vision stratégique et créer de la valeur en travaillant avec les meilleurs fournisseurs ».
« Les directions des achats sont des viviers où l’on va chercher des hauts potentiels, explique Fabien Dumont. C’est relativement nouveau, et ça se traduit par la présence des directeurs des achats au comité de direction ». D’où l’importance que votre formation intègre également des cours de finance. « Il ne suffit pas d’avoir une bonne idée, il faut être capable de la chiffrer pour valoriser l’impact de l’idée et convaincre », conseille Hugues Poissonnier.
« L’acheteur n’a pas vocation à être franco-français »
Dernier conseil de nos experts : privilégiez une formation orientée sur l’international. « Je ne peux pas imaginer qu’un acheteur se dise qu’il ne va sourcer que dans la Creuse, s’amuse Fabien Dumont. Évidemment, l’acheteur n’a pas vocation à être franco-français ! » Une évidence pas toujours intégrée en entreprise, où certains rechignent à travailler avec des fournisseurs étrangers non-francophones par crainte de devoir parler anglais. D’où l’importance de choisir une formation où une bonne partie des cours sont enseignés dans la langue de Shakespeare, mais pas par des intervenants français, précise Patrice Pourchet. La confrontation à des accents étrangers éduquant l’oreille, explique le responsable du MS de l’ESSEC.
Attention : international ne veut pas (seulement) dire anglophone. « Si vous voulez faire ce métier, regardez les formations qui parlent vraiment du monde », martèle Patrice Pourchet. Certains programmes proposent des modules sur les échanges interculturels ; d’autres vous emmèneront à l’étranger lors d’un voyage d’études d’une semaine… L’idée reste la même : cherchez une formation qui vous confronte à d’autres points de vue, d’autres cultures, d’autres nationalités. Et ce, même si vous visez un poste d’acheteur en PME ! « Le mythe de la PME qui ne source qu’en France, c’est fini, sourit le responsable du MS de l’ESSEC. Moi, j’ai une TPE : je leur parle en anglais ! »
Les internautes posent leurs questions sur Mastère Spécialisé Executive Management de la Fonction Achats de Grenoble Ecole de Management
L'Advanced Master Purchasing Manager in Technology and Industry de CentraleSupélec
Le Mastère Spécialisé Gestion des Achats Internationaux & Supply Chain de l'ESSEC Business School
