« Gérer son stress », « S'affirmer dans son poste », « Développer son potentiel managérial »... Il suffit de feuilleter les catalogues des organismes de formation pour mesurer l'omniprésence des stages en confiance en soi. Sans parler de véritable engouement, « l'appétence pour ces formations grossit d'année en année », affirme Alain Duluc, responsable des offres en développement personnel au sein de la Cegos. Depuis deux ans, « la demande est tellement prégnante que nous intervenons directement en entreprise auprès de groupes d'une dizaine de salariés », surenchérit Anne Mangin, consultante pour CSP Formation.
L'appui des supérieurs hiérarchiques
La crise économique et ses vagues de licenciement ont profondément ébranlé la confiance des cols blancs. « Pour ne pas rester sur la touche et éviter le « burn-out », les cadres s'orientent vers des formations courtes sur l'assertivité, l'intelligence émotionnelle et la critique constructive. Ces stages leur permettent de mettre des mots sur leurs affects, de déceler leurs potentiels et de créer de nouvelles synergies », explique Anne Mangin. Et depuis plusieurs mois, une tendance forte se dessine : les employeurs et les responsables RH les encouragent dans ce sens. « Lorsque les cadres ne se tournent pas eux-mêmes vers ces formations, ce sont leurs managers ou leurs N+1 qui le leur suggèrent. »
Pour réussir à évoluer dans un environnement transversal et trouver une meilleure assise dans son poste, Véronique Menet, responsable de la communication RH chez Safran, a opté pour une formation de trois jours sur les relations interpersonnelles. « Lors de mon entretien d'évaluation, mon supérieur hiérarchique et moi avons parcouru le catalogue de Safran Corporate University afin de voir si un stage répondait à mes besoins. Je travaille avec des équipes pluridisciplinaires qui n'ont ni les mêmes contraintes ni les mêmes objectifs que moi. Je souhaitais donc apprendre à mieux écouter les autres, à exprimer mes besoins et à tirer parti d'une situation conflictuelle ou d'un point de blocage. »
La montée en puissance du DIF
Contrairement aux formations « métiers » imputées sur le plan de formation de l'entreprise, celles qui portent sur la confiance en soi sont suivies dans le cadre du droit individuel à la formation (DIF). C'est en tous cas ce que révèle une enquête menée par Demos entre octobre 2010 et mars 2011 : « Le DIF est mieux adapté aux formations transverses car il permet aux salariés de se former sur des thématiques qui ne sont pas directement liées à leur poste de travail et d'y trouver un intérêt qui ne soit pas uniquement celui de l'entreprise », décrypte Jean-Pierre Willems, expert en droit de la formation chez Demos.
Et si le DIF est encore peu utilisé dans les entreprises, les cadres en maîtrise de mieux en mieux le process. Certains n'hésitent pas à en profiter, multipliant les formations pendant et en dehors de leur temps de travail. Pour pouvoir endosser leur costume de leader charismatique, « les managers sont nombreux à coupler un premier stage sur l'affirmation de soi avec un autre plus approfondi sur le développement de l'autorité », confirme Clémence Richard, responsable des formations chez Comundi. Pour un stage de trois jours sur « L'estime de soi, source de l'efficacité personnelle et collective », il faut compter entre 1400 et 1800 euros. Un coût entièrement pris en charge par l'employeur, excepté durant la période de préavis en cas de licenciement consécutif à une faute grave.
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Aurélie Tachot © Cadremploi

Après avoir occupé le poste de rédactrice en chef d’ExclusiveRH.com (entre autres), je travaille désormais à mon compte. Pour Cadremploi, je contribue à la rubrique Actualités via des enquêtes, des interviews ou des analyses sur les évolutions du monde du travail, sans jamais oublier l'angle du digital.