« Face à l'engouement et aux besoins des entreprises en matière de développement durable, nous avons grandement augmenté notre offre de formation dans ce domaine, explique Agnès Henry, responsable de la gamme environnement-développement durable de la société Démos. Nous préparons actuellement notre catalogue 2010, et nous procédons à une totale réorganisation afin de rendre plus visibles ces offres très demandées. »
Pour preuve de cet engouement, le nombre de stage chez Démos va passer de 5 à 20, et l'offre qui jusque-là était dispersée dans l'ensemble du catalogue, va être rassemblée autour d'un seul pôle et suivant trois approches : les fondamentaux, les métiers et les secteurs.
Des formations courtes et pratiques
Ces formations courtes, d'une durée de deux ou trois jours, regroupent deux types de stagiaires : les salariés déjà experts dans les démarches Qualité Sécurité et Environnement (QSE) et qui cherchent à compléter leurs compétences par une formation en développement durable, et ceux qui veulent avant tout acquérir les fondamentaux dans ce domaine. « Pour ces derniers, ils vont être plus sensibles à la dimension sociétale du développement durable », souligne Agnès Henry.
Se former aux normes et réglementations
Directeur et consultant de la société Eco-Change, Jean-Philippe Chizallet constate que les entreprises recherchent d'abord des formations sur les réglementations et les normes. « C'est vraiment la part la plus importante de notre activité, indique-t-il, ce qui répond aux besoins de connaissance et de mise en œuvre des directives européennes sur l'environnement telles que les réglementations Eup, VHU, RoHS, DEEE, REACH ou la norme ISO 14001. » Pour les entreprises du secteur public, les modules concernant l'Agenda 21 et la récente norme 1 000 NR sont également très demandés.
Des outils de pilotage et de sensibilisation
Les formations proposant aux salariés des outils pour l'élaboration, le pilotage et le suivi des démarches QSE et développement durable connaissent aussi un succès croissant. « Les entreprises, qu'elles aient déjà entamé le processus ou qu'elles prévoient de le faire, veulent avant tout que leurs collaborateurs disposent d'outils pratiques et adaptés, que ce soit dans le domaine de l'économie, de l'écologie ou du sociétal, souligne Agnès Henry. Certaines ont aussi besoin de sensibiliser leurs agents à ces nouvelles données stratégiques de l'entreprise. Enfin, elles nous sollicitent aussi pour obtenir de l'aide à la mise en œuvre de leurs plans d'action. »
Si les formations courtes ont la cote auprès des entreprises, les formations longues intégrant des compétences en développement durable sont aussi très recherchées. Ainsi, au Conservatoire national des arts et métiers, la volonté est d'intégrer autant que possible des unités d'enseignements permettant l'ouverture des auditeurs aux trois piliers du développement durable.
Vers la définition d'un métier ?
« Les techniciens et les ingénieurs que nous formons, explique Francis Meunier, professeur titulaire de la chaire de physique appliquée à la production du froid et à son application industrielle, doivent intégrer le développement durable dans leur processus de formation. La plupart ne seront pas des spécialistes, mais ils auront été sensibilisés à ces notions stratégiques. » Pour les futurs ingénieurs, cela signifie aller au-delà des aspects techniques et environnementaux. « Parmi les auditeurs du Cnam, certains ont déjà des missions liées au développement durable dans leur entreprise, mais comme c'était le cas au début pour les ingénieurs QSE, ces missions ne sont pas encore clairement définies, souligne Francis Meunier, cela se met en place petit à petit. »
Certains ont déjà entamé une réflexion sur le sujet. « Face à ces besoins croissants, nous travaillons à la création d'un parcours métier pour un poste de responsable de projet de développement durable dans les entreprise, précise Agnès Henry, comme il existe actuellement des parcours professionnels certifiables de responsable QSE et responsable Environnement. C'est une des pistes que nous devrons explorer, car au sein des entreprises, une telle fonction sera sans aucun doute nécessaire dans les années à venir. »
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