Luxe, vin, hôtellerie-gastronomie : pourquoi les formations françaises peuvent booster votre CV ?

Laure Baron

Vous recherchez une formation dans le domaine du vin, de l’hôtellerie-gastronomie ou plus globalement du luxe ? Sachez que vous avez de la chance d’être en France ! Trois experts vous expliquent pourquoi une formation "made in France" est un atout sur votre CV.
Luxe, vin, hôtellerie-gastronomie : pourquoi les formations françaises peuvent booster votre CV ?

Management du vin : « La France a une expérience dans le monde du vin et une palette d’acteurs qui ont peu d’égal dans le monde »

« Le vin est un monde de culture, de patrimoine, d’histoire, explique Jacques-Olivier Pesme, directeur du MS Management des vins et spiritueux de Kedge Business School. Il a ses codes, son langage... Une grande part de toute cette construction vient de France. » Une renommée historique qui attire les étudiants au-delà des frontières françaises : dans ce mastère spécialisé, 60 % des étudiants sont étrangers.

Pourquoi un tel engouement vers les formations françaises ? Grâce à sa longue histoire d’amour avec le vin, la France a pris de la bouteille en matière de formations. Pour accompagner sa production viticole - la France est le deuxième pays producteur de vin, derrière l’Italie - il a fallu former des œnologues et des commerciaux ! « Se former en France dans le secteur du vin, c’est comme se former à Hollywood pour le cinéma, explique Jacques-Olivier Pesme. Il y a une concentration de professionnels et d’experts comme nulle part ailleurs. »

De là à parler d’une French touch viticole, il n’y a qu’un pas - que Jacques-Olivier Pesme tient à nuancer : « Je parlerais plutôt d’une Bordeaux touch et d’une Bourgogne touch ! » D’où l’importance de bien choisir le terreau de sa formation. Le responsable du mastère bordelais vante les mérites de sa ville : « Vous ne trouverez pas ailleurs dans le monde un endroit comme Bordeaux, une ville où se retrouvent concentrés tant d’acteurs du monde du vin : des viticulteurs bien sûr, mais aussi des bouteilleurs, des verriers, des bouchonniers… » Ce qui se vend, sur un CV, ce n’est pas forcément le titre de votre diplôme, mais les contacts que vous aurez noué avec les professionnels de la filière sur le terrain.

 

Luxe : « Paris donne toutes les clés pour se lancer »

Avec plus de 300 défilés par an, Paris coiffe chaque année sa couronne de capitale de la mode. « L’écosystème parfait pour se lancer, explique Brad Fujimoto, directeur du MSc International Luxury Management de l’Institut Français de la Mode. La théorie peut s’apprendre partout, mais une bonne formation s’accompagne aussi de pratique. C’est là que Paris - et la France, de manière plus large - se distinguent. » Une formation à Paris vous permettra de côtoyer les grands noms de la haute-couture, de la parfumerie et de la joaillerie : Chanel, Vuitton, Guerlain, Boucheron…

Une proximité géographique qui facilite les choses quand il s’agit de décrocher un stage ou un poste. Mais pas seulement : « À l’IFM, nous envoyons nos étudiants en formation travailler sur des cas pratiques dans de grandes maisons telles que Dior ou L’Oréal. » Une expérience terrain à valoriser plus tard, au moment de l’entretien d’embauche - et ce, à n’importe quel poste : « Le candidat pourra expliquer qu’il a pu observer un savoir-faire de ses yeux. Cette sensibilité artistique au processus créatif est un plus, c’est examiné au même titre que d’autres compétences, managériales et analytiques », précise Brad Fujimoto.

Là encore, les formations françaises attirent : la quasi-totalité des étudiants du MSc de Brad Fujimoto sont étrangers. Et la France n’est pas qu’un lieu de passage : plus de la moitié d’entre eux y commencent leur carrière. « Paris reste nettement plus attractive en termes de débouchés que Londres ou Milan, explique le directeur du MSc. On peut très bien y faire toute sa carrière. »

 

Hôtellerie-gastronomie et Tourisme : « Le Français a l’énorme chance de jouer à domicile »

« La French touch dans les formations en hôtellerie, c’est le raffinement, annonce d’emblée Éric Vogler, co-responsable du MSc International Hospitality Management, mené conjointement par l’emlyon business school et l’Institut Paul Bocuse. On s’appuie beaucoup sur le patrimoine français, avec des hôtels centrés sur la dégustation de champagne, ou des chambres dans des péniches le long de la Seine », explique-t-il. Autant d’endroits où vous pouvez faire vos armes, et ce, à domicile.

Le chic, une qualité qui se vend bien face aux recruteurs, habitués à l’excellence française dans le secteur de l’hôtellerie premium. C’est une des particularités de la formation à la française, explique Éric Vogler : « Par exemple, les formations américaines - celle de Cornell notamment - mettent davantage l’accent sur l’hôtellerie standardisée. Ce style d’hôtellerie est centré sur l’efficacité, alors que l’hôtellerie française est centrée sur l’hospitalité. »

En matière de formation à l’hôtellerie, il n’y a pas que les États-Unis, il y a la Suisse aussi... Alors comment faire valoir un savoir-faire français sur le marché de l’emploi ? « En hôtellerie, la Suisse a une excellente réputation, en effet, admet Éric Vogler. Mais les formations françaises ont cette particularité d’inclure davantage la restauration. » Un bon argument si vous visez une carrière à l’international : sur la cinquantaine d’étudiants qui composent la dernière promotion du MSc, plus d’une vingtaine ont trouvé un emploi hors des frontières françaises.

 

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