Masters en gestion de patrimoine : les 4 questions à se poser pour bien choisir

Laure Baron

Vous êtes à la recherche d'une formation en gestion de patrimoine ? Vous avez déjà un background en finance ou êtes en reconversion ? Un master ou un mastère spécialisé peut être une bonne option, à condition de bien le choisir. Trois spécialistes vous aident à vous poser les bonnes questions.
Masters en gestion de patrimoine : les 4 questions à se poser pour bien choisir

Les cours donnent-ils une vision globale de la gestion de patrimoine ?

Choisir une formation en gestion de patrimoine ne se résume pas à choisir une formation en finance. « Une bonne formation doit offrir un spectre large », explique Elyès Jouini, vice-président de l’université Paris-Dauphine. Au programme de la formation idéale, on doit trouver des cours sur l’aspect fiscal, immobilier et juridique de la constitution d’un patrimoine.

Acquérir des bases juridiques solides

La base d’une bonne formation, c’est l’enseignement des normes juridiques, explique Sridhar Arcot, professeur associé au département Finance de l’ESSEC : « Il est très important de comprendre l’esprit du pays dans lequel on exerce. » Pour devenir gestionnaire de patrimoine en France, mieux vaut avoir suivi des cours sur l’assurance vie ! Mais attention : « Une bonne formation doit englober l’aspect juridique européen, et pas uniquement français », précise Frédéric Alexis, professeur en finance et en gestion des risques à Audencia Business School. A fortiori si vous souhaitez exercer en Suisse ou au Luxembourg...

 

Chercher la liste des intervenants

Au-delà du contenu des cours, il faut aussi regarder qui les enseigne. Les intervenants sont-ils reconnus ? Où travaillent-ils, et à quels postes ? « Ces informations vous donneront non seulement des indications sur la qualité des interventions, mais aussi sur la réputation de l’école », assure Elyès Jouini. Attirer des intervenants prestigieux est un gage de qualité de la formation que vous visez.

La formation intègre-t-elle un module sur l’éthique ?

L’éthique est tout sauf une notion obsolète dans la formation d’un bon gestionnaire de patrimoine : « Il faut que le mot apparaisse quelque part sur le site de l’école. S’il n’est pas là, c’est mauvais signe ! » affirme Frédéric Alexis. « C’est particulièrement important dans ce milieu où on cherche à garder le même client 20 ans, renchérit Sridhar Arcot. À l’ESSEC, par exemple, nos étudiants sont obligés de suivre un séminaire sur la question de l’éthique. »

 

Apprendre à transmettre l’information aux néophytes

Une formation solide en gestion de patrimoine vous donnera une vision de la gestion du risque sur le long terme. Une compétence essentielle pour transmettre une information claire au client, pour Frédéric Alexis : « Depuis la mise en place du questionnaire MiFID*, certains pensent qu’il suffit de poser des questions au client. Il ne faut pas s’en contenter ! Votre client peut avoir compris vos explications à l’instant T, mais il faut également lui expliquer les risques sur le long terme. Cela implique l’acquisition de compétences relationnelles, voire pédagogiques. »

Suivre un cours intitulé "Comment transmettre l’information aux néophytes" lors de votre formation serait ainsi un sérieux atout. Penser long terme, c’est éviter les déconvenues et les tensions qui peuvent survenir avec un client déçu.

 

Le coût de la formation sera-t-il amorti ?

Difficile d’occulter l’importance du coût de la formation : entre 10 000 et 20 000 euros, voire plus, pour les mastères spécialisés (MS) et les masters of science (MSc) des écoles de commerce. Cela vaut-il la peine de dépenser autant d’argent ? Pour Elyès Jouini, oui, sans hésiter : « La gestion de patrimoine étant une activité porteuse ; le coût de la formation est amorti. Il faut d’abord étudier la qualité de la formation avant de se pencher sur son prix. »

 

Étudier le retour sur investissement en fonction de sa propre situation

Frédéric Alexis est moins catégorique : « Tout dépend de votre situation personnelle. Si vous êtes expert-comptable, et que vous suivez une formation en gestion de patrimoine, l’effet de levier sera énorme, car vous ajoutez une nouvelle compétence à votre CV ! » Mais le retour sur investissement sera beaucoup plus difficile à mettre en œuvre si vous êtes un jeune diplômé sortant d’école de commerce. « À 25 ans, vous ne serez pas crédibles face à des clients qui en ont vingt de plus. Vous serez donc salarié, et vous travaillerez en banque. Donc payer 25 000 euros pour une formation spécialisée, c’est presque du gâchis ! » assure Frédéric Alexis. Son conseil pour les jeunes diplômés : « N’apprenez pas que la gestion de patrimoine. Tentez d’acquérir une expertise particulière, en immobilier par exemple ! ».


Les diplômés sont-ils associés en un réseau ?

Le dernier facteur à prendre en compte lors du choix de sa formation en gestion de patrimoine est le réseau des diplômés : où sont-ils ? Que font-ils aujourd’hui ? « Cherchez les statistiques sur le site internet de l’école : si vous ne les trouvez pas, ça peut en dire long sur la qualité de la formation… » prévient Elyès Jouini. Toutefois, Frédéric Alexis conseille ne pas trop miser sur les alumni : « Ils sont très sollicités, parfois trop pour répondre. Revenez-en à la base : le contenu. Si la qualité des cours est là, vous aurez moins besoin du réseau des anciens. »

*Questionnaire rendu obligatoire par la directive Markets in Financial Instruments Directive, qui vise à déterminer la connaissance qu’a le client des marchés financiers avant tout investissement.

 

>>Les internautes posent leurs questions en live aux responsables des programmes de l'Essec, Audencia et l'Université Paris-Dauphine

ESSEC Business School - Master in Finance

 

Audencia Business School - MS Finance, Risque et Contrôle

 

Université Paris-Dauphine - Master 2 Gestion d'actifs (222)

 

Retrouvez toutes les vidéos de la semaine spéciale formations en Finance de marché, Assurance, Gestion de patrimoine sur Campus-Channel.

 

Laure Baron
Laure Baron

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