Métiers de la supply chain : 3 reconvertis témoignent sur leur parcours

Laure Baron

La supply chain souffre d'un manque de notoriété et d'attractivité, pourtant quand on la côtoie, elle passionne. C’est ce que nous racontent trois professionnels qui s’y sont reconvertis.
Métiers de la supply chain : 3 reconvertis témoignent sur leur parcours

Arnault, de la gestion à la supply chain : « J’avais sous-estimé l’intérêt que j’allais y porter »

Arnault Cheval était loin de la supply chain quand il a commencé à s’y intéresser. À l’époque, après une maîtrise en sciences de gestion, il travaille au département administration-finance de Médecins Sans Frontières. Quand l’ONG, spécialisée dans l’acheminement de ressources médicales, lui propose de participer à la création d’un pôle supply chain. « On avait des gens capables de gérer des stocks et des chaînes de froid, mais on manquait de personnes pour coordonner tout ça », explique-t-il. C’est là qu’il comprend tout l’intérêt de la supply chain : « Avant, on avait d’un côté les pharmaciens, qui réclamaient un maximum de médicaments sans forcément se soucier de leur date de péremption ; de l’autre, les logisticiens qui pensaient en termes de stockage. La supply a fait le lien entre ces services et leur a donné des objectifs communs.”

>>Retrouvez les offres d'emploi Cadremploi en supply chain

À 34 ans, Arnault choisit de faire une formation en un an, le MSc in Global Supply Chain Management de Kedge Business School, pour accompagner son changement de poste. Aujourd’hui, il est Supply Chain Performance Project Coordinator pour Médecins Sans Frontières International. « À ce moment-là, je voyais ça comme une opportunité, admet le diplômé de Kedge, mais avec du recul, j’avais sous-estimé l’intérêt que j’allais y porter. Ce sont des métiers où on peut apporter beaucoup même avec peu d’expérience. Il y a vraiment des méthodes, des recettes de cuisine, qu’on peut appliquer très simplement. »

Son avis avant le MSc in Global Supply Chain Management (Kedge Business School) : « Je voyais ça comme un support, comme de la logistique. Apporter un camion d’un point A à un point B. » Et après : « La supply chain peut être au service de l’organisation comme une vraie valeur ajoutée. Elle peut lui permettre non seulement de faire des économies, mais aussi d’être plus performante. »

Découvrez les détails du MSc in Global Supply Chain Management de Kedge Business School grâce au live de Campus-Channel

Nicolas, la supply en passant par les achats : « C’est un métier passionnant ! »

Pour Nicolas Vandaele, responsable de la gestion des stocks chez La Redoute, le passage à la supply chain s’est fait par l’intermédiaire des achats. Lors de ses études à l’ICAM, une école d’ingénieurs généraliste, il intègre le département sourcing d’Alstom en alternance. On lui propose une mission en Pologne ; il accepte, et découvre de nouveaux défis : « C’est là que j’ai découvert la supply chain. C’est vraiment plus concret, il faut approvisionner en temps et en heure les lignes de production… Ça nécessite une bonne résistance au stress », sourit le jeune homme. Pour accompagner son changement de poste, il décide de se former, à 26 ans, au sein du MS Manager de la chaîne logistique et achats de Skema Business School.

Aujourd’hui, Nicolas Vandaele ne regrette pas le tournant qu’a pris sa carrière : « Je trouve que c’est un secteur passionnant, il ne faut pas hésiter à s’y lancer ! Les missions sont variées ; et j’apprécie le fait de pouvoir voir le matériel s’assembler sur les lignes de production. » À ceux qui, comme lui, voudraient se lancer dans l’aventure, le diplômé conseille de faire un MS : « Avant d’être embauché à La Redoute, j’ai pu intégrer Capgemini grâce aux trois certifications que j’avais passées à Skema : la green belt de Lean Six Sigma, la certification Prince2, et la BASICS de l’APICS. Ils ont pu me vendre à leurs clients comme un expert en supply chain grâce à ça.”

Son avis avant le MS Manager de la chaîne logistique et achats (Skema Business School) : « Je ne m’attendais pas du tout à faire carrière dans la supply. J’y suis arrivé par opportunité ! ». Et après : « Il y a une vraie valeur ajoutée de la supply, spécialement dans l’industrie : voir comment on peut optimiser les livraisons et respecter les délais pour ne pas perdre du chiffre d’affaires, c’est passionnant.”

Découvrez les détails du MS Manager de la chaîne logistique et achats de Skema Business School grâce au live de Campus-Channel 

Charles, commercial (re)converti aux chiffres : « Il y a beaucoup de métiers différents dans la supply »

L’avantage de la supply chain ? Elle peut accueillir des profils très différents : commerciaux ou ingénieurs, tous peuvent y trouver des métiers adaptés à leurs aspirations. Charles Chamblas en a fait l’expérience, lui qui a découvert la supply chain lors d’un stage alors qu’il était étudiant en école de commerce. Parmi ses collègues, de nombreux ingénieurs : « C’était génial, mais je fréquentais des gens qui savaient faire des modèles que je n’avais jamais appris à faire », explique Charles. Il décide alors de se tourner vers une école d’ingénieurs, et intègre le MS Management Industriel, Projet et Supply Chain de CentraleSupélec. « J’ai changé de monde, s’amuse le diplômé, j’étais le seul à avoir fait une école de commerce dans le MS. Les modèles mathématiques, ça m’a fait peur au début, mais j’étais assez bon avec les chiffres et j’ai adoré ça ! »

Ce MS lui ouvre les portes d’un cabinet de conseil, qu’il quitte au bout de deux ans pour intégrer une start-up hongkongaise spécialisée dans la logistique, Lalamove. Le jeune homme y occupe encore aujourd’hui un poste en business development, bien loin de la supply-chain ! « La supply-chain m’a donné une vraie valeur ajoutée : je suis très organisé, je dessine des process pour tout… C’est très apprécié dans le monde des start-up, où l’on côtoie des gens qui n’ont pas cette vision très structurée du travail », assure le diplômé de CentraleSupélec.

Son avis avant le MS Management Industriel, Projet et Supply Chain (CentraleSupélec) : « On ne parle pas suffisamment de la supply, les gens pensent que ça se résume à faire des tableaux toute la journée. » Et après : « Ce qui est sympa dans la supply, c’est qu’il y a beaucoup de métiers différents. Vous avez le directeur d’entrepôt, très opérationnel, avec un petit côté capitaine de navire où il faut tout gérer… Et le S&OP (Sales & Operations Planning), la version plus stratège où il faut dialoguer avec tous les départements de l’entreprise. »

Découvrez les détails du MS Management Industriel, Projet et Supply Chain de CentraleSupélec grâce au live de Campus-Channel 

Laure Baron
Laure Baron

Vous aimerez aussi :