Un secteur porteur, oui mais : « On devrait retrouver le plein emploi dans le secteur informatique d'ici 12 mois. Donc oui c'est un secteur porteur en termes d'emplois mais c'est aussi une activité très cyclique fortement corrélée aux sauts conjoncturels. Les carrières peuvent y être mouvementées », prévient Régis Granarolo, président du Munci, l'association professionnelle des informaticiens.
Lors de la dernière crise, les premiers à avoir trinqué ont été ces profils « reconvertis » car, faute de formation suffisante, ils n'ont pas pu s'adapter à de nouveaux métiers. Avant de vous lancer, sachez également que les employeurs du secteur (SSII notamment) sont très exigeants en termes de mobilité géographique. Et quoiqu'ils veuillent bien en dire, ils sont très regardants sur l'âge de leurs nouvelles recrues. Passé 45 ans, disons que cela paraît plus compliqué d'y démarrer une seconde carrière.
Se reconvertir pour quoi faire ?
A moins d'être un geek contrarié, vous ne deviendrez sans doute pas le nouveau Steve Jobs. Donc inutile d'avoir la folie des grandeurs. Visez par exemple des postes dans le secteur informatique mais ayant un lien avec votre précédent job. Par exemple, des postes d'assistance à maîtrise d'ouvrage ou de chefs de projet. « Il s'agit de donner aux informaticiens pur jus une culture sur le métier du client final. Par exemple sur le fonctionnement et les besoins d'un service achat, gestion, ressources humaines...», explique Jean-Louis Foucard, consultant, manager en système d'information à la Cegos.
Les postes de développeurs de programmes ou encore de gestionnaires de parc informatique sont aussi envisageables à condition d'accepter de repartir tout en bas de l'échelle. Ce qui peut parfois poser des problèmes côté de salaire.
Des formations « up to date »
A savoir des formations en lien avec les besoins du marché de l'emploi, soit des formations portant sur les nouveaux outils, les nouveaux langages et les nouvelles versions de produit. Pour se reconvertir dans un métier informatique technique, les formations diplômantes ou professionnalisantes sont davantage appropriées. « Notre formation d'un an au métier de concepteur-développeur informatique aborde tous les fondamentaux de la programmation mais aussi la programmation objet, la programmation Web, l'architecture réseaux.... En fin de session, les stagiaires décrochent en général un titre professionnel équivalent à un bac+3. Pour suivre les évolutions techniques et être en phase avec les besoins des employeurs, nous révisons environ un quart des cours chaque année », argumente Marc Fayolle, formateur en développement informatique au campus de formation de l'AFPA Grenoble Pont-de-Chaix.
Pour se lancer dans l'assistance à maîtrise d'ouvrage, des formations plus courtes de quelques semaines peuvent être appropriées à condition de sélectionner un organisme très « up to date ». En revanche, n'allez pas croire que les certifications informatiques délivrées par les éditeurs de logiciel sur tel ou tel produit suffisent à se reconvertir en informatique. « Elles ne servent à rien si l'on n'a pas de formation de base en informatique », avertit Régis Granarolo. Toutefois, longues ou courtes, ces formations ne remplaceront jamais un état d'esprit « geek » toujours à l'affût des dernières nouveautés. Une fois en poste, il faut s'investir dans une veille personnelle et permanente sur les évolutions techniques et technologiques. Donc une formation permanente !
Sylvie Laidet © Cadremploi.fr
Autre article du dossier :
Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.