Selon Pascal Chartrain, consultant expert en informatique chez Demos, les entreprises attendent une montée en compétence de leurs chefs de projet, « au-delà de la dimension technique ». « Un chef de projet doit être force de proposition , avoir un rôle facilitateur pour aider les instances dirigeantes dans leur prise de décision, comprendre l’environnement multiculturel dans lequel il évolue. Des outils de management peuvent l’aider en termes de communication et de posture. »
Formations à la carte
Pour répondre à la diversité des besoins, l’organisme de formation propose, à l’image de ces nombreux concurrents, à la fois des formations sur mesure et sur catalogue.
D’un cursus de trois jours, consacré à l’accompagnement du changement dans un projet informatique, à un cycle certifiant de vingt jours, dédié au management d’un service informatique, la palette est large.
Dans le même esprit, le CNAM propose un certificat de compétence « chef de projets informatique nouvelles technologies » : l’objectif est de permettre à des salariés de niveau bac + 2, avec trois à quatre ans d’expérience en informatique, d’acquérir des connaissances plus approfondies dans le domaine du pilotage et du management des systèmes d’information. Son obtention n'est pas liée à un temps de formation spécifique mais à l'obtention d'unités de valeur, que le stagiaire doit valider, en fonction de son rythme, de ses besoins, s'il s'agit d'une validation totale de la formation ou d'une validation partielle, par exemple dans le cadre d’une Validation des acquis de l’expérience (VAE).
Comme l’explique Aurélie Dumarché, chef de produit du domaine informatique de Cesi-Entreprises, les fonctions managériales courtes proposées aux salariés ont deux objectifs : réfléchir à l’évolution des outils ou à leur propre rôle ou au contexte dans lequel ils s’inscrivent (travail collaboratif, environnement international, veille concurrentielle, innovation, etc.) pour développer des compétences en management d’équipe et en conduite de projet. « Gestion d’équipe, pilotage de réunion, capacité à déléguer et à motiver, ces axes de développement sont de plus en plus demandés, précise-t-elle. »
Une plus-value en termes d’employabilité
Du côté de CSP Formation, qui organise des formations managériales courtes en informatique,« l’un des principaux besoins concerne la gestion du changement, lorsqu’il s’agit d’accompagner le développement d’un projet informatique et ses implications dans le fonctionnement de l’entreprise », explique Jean-Baptiste Jourdant, responsable du domaine management de projet. Ce sont alors les chefs de projet informatique qui sont les premiers concernés, et la formation va se centrer sur l’accompagnement du changement et de la communication.
Si leur contenu n’a rien à voir avec les formations longues de type Mastères spécialisés ou MBA, ces formations dites DIF – puisqu’elles permettent aux salariés d’utiliser son droit individuel à la formation - ont elles aussi un impact sur la professionnalisation et la poursuite de carrière. A condition d’être cohérentes avec les besoins du stagiaire. « Grâce à une meilleure connaissance du secteur d’activité et du management, les salariés retirent des bénéfices en termes d’employabilité, estime Joëlle Elliot, responsable des relations entreprises de Télécom Ecole de management. Certains programmes sont qualifiants ou diplômants, délivrant par exemple des certificats d’études spécialisées reconnus par l’Etat. » Même son de cloche du côté de Léonard Keat, responsable de la formation au sein du cabinet Lexsi, orienté sur la sécurité des entreprises : « Une formation concrète de quelques jours peut servir à réorienter certaines carrières, par exemple vers le management des risques – dont le rôle est de plus en plus déterminant dans les entreprises. » Des cartes à jouer.
Pour en savoir plus : « Comment bien choisir son organisme et sa formation »
Gilles Marchand © Cadremploi.fr
