Quelles sont les meilleures méthodes pour se mettre à l'anglais ?

Régis Delanoë

Il n’est jamais trop tard pour apprendre l’anglais, même pour les grands débutants. Séjour à l’étranger, cours en ligne ou avec un coach, en face-à-face ou en groupe… De nombreuses possibilités s’offrent à eux, avec quelques écueils à éviter. Revue de détail des différentes méthodes qui fonctionnent.
Quelles sont les meilleures méthodes pour se mettre à l'anglais ?

L’incontournable séjour à l’étranger

Pour apprendre une langue étrangère, tout le monde préconise le séjour à l’étranger. Dans le cas de l’anglais, un voyage vers l’Angleterre, les États-Unis, l’Australie… Aïssa Khodri, dirigeant de l’Institut des langues de spécialité (ILS), estime que « c’est la meilleure méthode, à condition de jouer vraiment le jeu de l’immersion ». Autrement dit, mieux vaut éviter d’avoir des colocataires francophones et de fréquenter des bars et restaurants réputés pour être des lieux de rencontre pour la communauté française … « Plus l’implication et la motivation de la personne sont fortes et plus ce séjour se révèle efficace, juge Cyril Erbin, professeur d’anglais en milieu professionnel. Si vous jouez le jeu à fond, vous pouvez en ressortir des bénéfices dès trois semaines d’immersion. » Avec, à la clé, un anglais de base pour permettre au moins de comprendre et de participer à quelques conversations et surtout l’habitude de parler une autre langue au quotidien et donc de se décomplexer par rapport à ce qui paraissait insurmontable jusqu'alors.

 

L’immersion… en restant sur son canapé

Pour ceux qui n’ont pas le temps ni les moyens de quitter la France, il reste possible de jouer la carte de l’immersion. C’est ce qu’assure la coach spécialisée Christina Rebuffet : « aujourd’hui, il est facile de se mettre au maximum dans les conditions de vie d’un résident en pays anglophone : en consultant Internet en anglais, en lisant des romans en anglais, en regardant les films en VO et les chaînes d’information type CNN accessibles sur le câble… » Autant de manière de s’habituer à entendre cette langue, jusqu’à ce qu’elle devienne plus naturelle à vos oreilles.

 

Plus-value des cours présentiels sur l’e-learning

Il existe aussi bien sûr une large offre de cours académiques pour améliorer sa maîtrise de la langue. Du coaching privé, des cours du soir, des méthodes d’apprentissage disponibles sur Internet… La palette est large mais le virtuel est à éviter car il n’est pas assez efficace pour les débutants qui, comme à l’école, ont besoin d’un interlocuteur pour dialoguer et être corrigé. « Il existe des MOOC (Massive Open Online Courses) très bien faits mais ils ne conviennent qu’à des personnes vraiment déterminées à apprendre, car les autres ont tendance à repousser les cours au lendemain », constate Christina Rebuffet. Mieux vaut donc privilégier les cours réguliers et présentiels « car ainsi on ne peut pas se cacher », observe Yvonne Forward, formatrice en anglais. Elle poursuit ses recommandations : « Il faut se fixer des objectifs raisonnables à atteindre, ne pas croire tout de suite qu’on deviendra un expert. Passer d’un niveau débutant à un niveau intermédiaire est suffisant dans beaucoup de métiers. » Un changement de niveau qui correspond selon elle à environ une quarantaine d’heures de cours présentiels.

 

Patience et rigueur… mais pas de bourrage de crâne

Se pose aussi la question de l’intensité et de la fréquence de ces cours d’apprentissage de l’anglais. Cyril Erbin recommande « de prendre des cours à un rythme régulier. Par exemple, une heure trente, une fois par semaine, pendant une durée de 6 mois permet de faire des progrès sans que ça ne soit vu comme une contrainte. » Un travail plus intensif serait-il plus utile ? Pas forcément, estime-t-il : « Le bourrage de crâne est plus contre-productif qu’autre chose car il peut vous dégoûter de la langue. Au-delà d’une heure et demi, des études ont montré qu’on perdait en concentration et donc en efficacité. » La maîtrise de l’anglais est aussi une affaire de patience…

 

Seul ou en groupe, un apprentissage au cas par cas

Reste la question de savoir s’il faut privilégier les cours particuliers ou en groupe. « Les deux ont leurs avantages, estime Yvonne Forward. Le cours tout seul permet de travailler sur les objectifs spécifiques de la personne et à son rythme, tandis que le groupe permet à la fois une plus grande interrelation et une émulation. » « Gare tout de même à éviter d’être un trop grand nombre, façon amphithéâtre, remarque Erbin. Mais à cinq ou six élèves, le cours peut s’avérer très efficace et vivant. »

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Régis Delanoë
Régis Delanoë

Après un Master obtenu à l’Institut d’études politiques de Rennes, Régis Delanoë s’est mis à son compte en tant que journaliste indépendant. Multitâche, il travaille depuis plus de dix ans dans le vaste domaine de la presse écrite et web. Enquêtes, reportages, interviews et veille de l’actualité : il s’est notamment spécialisé dans le secteur de l’emploi et de la formation, s’intéressant de très près aux nouvelles tendances et aux évolutions à venir en la matière.

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