Séjours linguistiques pour adultes : ça marche ?

Xavier Thierry

Les séjours linguistiques à l’étranger pour adultes attirent un nombre croissant de participants. Est-ce un moyen efficace de progresser professionnellement ? Une manière de joindre l’utile à l’agréable ? Un piège ? Cadremploi a cherché pour vous des éléments de réponse.

 

A chaque salarié sa formule de séjour

La clé, c’est la personnalisation : les organisateurs s’adaptent à la demande de leurs clients. Les séjours peuvent durer d’une semaine à un an, mais la plupart des stagiaires part pour deux à quatre semaines. Attention à ne pas prendre vos désirs pour des réalités tout de même : vous rêvez de partir tous frais payés à Miami ? Sachez que les entreprises aiment plutôt la proximité de Londres, pour rappeler facilement leurs salariés en cas de problème.

En revanche, les stagiaires qui partent par eux-mêmes utilisent leurs congés d’été et essaient souvent de joindre l’utile à l’agréable en s’envolant pour Malte, l’Afrique du sud ou la Floride. Le soir, chacun loge dans une famille d’accueil, à l’hôtel, ou dans des résidences accueillant des stagiaires de tous pays.

Comment se déroulent les cours ?

Quelle que soit la durée du séjour, la formule est un peu toujours la même. Les stagiaires suivent des cours du lundi au vendredi : ils passent une demi-journée en groupe restreint de six à huit personnes, éventuellement complétée par des séances en tête-à-tête l’après-midi.

Le contenu, en revanche, varie : vous suivrez des cours de langue généralistes ou spécialisés selon votre objectif et votre niveau. « Certaines leçons fonctionnent sur une pédagogie participative avec des mises en situation, des jeux de rôle lors desquels on simule des signatures de contrats par exemple », explique Rose Policastro, responsable communication de You’re Welcome.

A qui s’adressent les séjours linguistiques pour adultes ?

Avocats, architectes, journalistes… Les professions concernées sont hétéroclites, même si les commerciaux restent les plus représentés. Les salariés de groupes étrangers sont également nombreux à se former via les séjours,  pour faciliter le dialogue avec leur direction.

D’une manière générale, ces séjours intéressent les salariés utilisant une langue étrangère régulièrement. You’re Welcome accompagne par exemple des agents immobiliers qui travaillent beaucoup avec une clientèle étrangère.

Comment financer son séjour linguistique à l’étranger ?

Tout dépend du contexte dans lequel vous partez. Si l’entreprise est à l’initiative du voyage, elle le finance dans le cadre de son plan de formation. Lorsque le séjour est votre projet personnel, vous pouvez utiliser votre droit individuel à la formation (DIF) pour payer une partie ou la totalité des frais. Dernière solution : prendre votre séjour à votre charge. Chez EF, il faut compter 1 500 euros tout inclus pour un stage de trois semaines en Grande-Bretagne.

Quel est le niveau requis pour un séjour linguistique ?

Officiellement, aucun niveau de langue n’est requis. Dans les faits, les organismes font passer des tests avant le départ. Cela leur permet d’aiguiller les candidats. « Si quelqu’un veut apprendre un anglais technique alors qu’il n’a pas de bonnes bases, nous allons le réorienter, explique Emilie Féré, directrice de programme à EF. Le plus souvent, les stagiaires ont un bon niveau écrit, mais un oral désastreux. Cela correspond aux lacunes françaises dans l’apprentissage des langues ».

Les pièges à éviter pendant un séjour linguistique

Les organismes s’efforcent de ne pas mélanger les Français sur place. Néanmoins, vous risquez de côtoyer des francophones au quotidien. C’est à vous de tout mettre en œuvre pour ne pas parler français. Autre inconvénient : le temps. Est-il possible de réaliser une immersion efficace en deux semaines ? Evidemment, « plus le séjour dure, plus c’est profitable », prévient Emilie Féré.

Un séjour linguistique peut-il booster une carrière ?

Difficile d’évaluer objectivement les résultats de ces séjours. Pour progresser, les organismes conseillent aux candidats de se fixer un cap à atteindre : le passage d’un examen officiel, comme le TOEFL ou le TOEIC.

Pour ceux qui ne souhaitent pas préparer ces certificats, une évaluation par le formateur conclut le plus souvent le séjour. D’une manière générale, les adultes sont plus motivés que les adolescents car « ils partent davantage avec un but précis », estime Rose Policastro.

Découvrir le témoignage d'un cadre de l'agroalimentaire qui a multiplié les séjours en Amérique du Nord, avant de décrocher un poste aux Etats-Unis.

Xavier Thierry © Cadremploi.fr

 

Xavier Thierry
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