Les MBA les plus prestigieux sont-ils vraiment ouverts à tous ?

Agathe Vovard

En théorie, les MBA de l'INSEAD et autre HEC sont ouverts à tous. Mais même si des facilités existent, leur coût est très élevé et l'entreprise et le candidat © ou le candidat lui-même © doivent avoir les moyens. Le jeu en vaut en tout cas la chandelle en matière d'augmentation de salaire et d'accès à un réseau professionnel d'envergure.

Pour faire un MBA réputé, il y a certes des pré-requis : un bon niveau d'anglais, de l'expérience professionnelle (plus ou moins longue selon que le MBA est à plein temps ou à temps partiel) et à l'international. La formation initiale semble ne pas avoir d'influence, à partir du moment où elle est de niveau Bac + 4/5 minimum. Mais des tests complémentaires pourront vous être demandés. « Un ingénieur par exemple ne va pas selon moi avoir de difficultés pour suivre les cours de finance, etc. En revanche je ferai passer à un responsable de communication le GMAT (test sur la capacité de raisonnement général en anglais) ou le TAGE-MAGE (test d'aptitude aux études de gestion) », explique Caroline Kanter, responsable de l'Executive MBA de l'Essec.


Des promotions en théorie basées sur la diversité

Dans ces établissements prestigieux, on assure rechercher la diversité. « Nous ne voulons pas 100 % d'ingénieurs français, mais des personnes venant de PME, des directeurs financiers, marketing, des responsables ressources humaines, des juristes, etc. », explique Caroline Kanter. A l'INSEAD par exemple qui forme 600 à 800 candidats par an, environ la moitié des personnes qui suivent l'Executive MBA viennent de groupes internationaux et tout de même 30 % de PME.


Un coût très élevé

Reste que le coût de ces formations est très élevé. Jusqu'à 90 000 € pour l'Executive MBA de l'INSEAD... « Nous avons des professeurs de niveau mondial et un fort pôle de recherche », justifie Edward Buckingham, directeur de l'Executive MBA. Pour Robert Weisz, directeur du MBA Change & Innovation de l'IAE d'Aix-en-Provence, ce montant s'explique plutôt par les coûts de la publicité, etc. « Pour être dans les classements des grands médias comme celui du Financial Times, il faut toute une activité de communication et de marketing qui positionne l'école de manière à avoir une grande visibilité et correspondre à des standards qui sont évalués par ces publications. Tout cela demande du temps, de l'énergie et un argent considérables. L'enseignement est de qualité dans les dix premières écoles mais avec une évaluation basée sur les programmes, les classements ne seraient pas forcément les mêmes. »


Mais des facilités existent et le « retour sur investissement » est garanti

Sachez que si vous voulez financer vous-même votre formation, vous pourrez échelonner les versements. Mais la plupart du temps, le coût est supporté à la fois par l'entreprise et le candidat. Il existe également des bourses pour certains publics, qui peuvent représenter jusqu'à 30 % du total du prix à l'INSEAD par exemple. Quoi qu'il en soit, le « retour sur investissement » se fait rapidement. En quelques années. Et l'augmentation de salaire permise par l'obtention d'un Executive MBA est conséquente : « De 20 à 30 % dans les années qui suivent la formation », explique Edward Buckingham. L'avantage de ces MBA réputés tient aussi dans le formidable réseau auquel ils donnent accès. « Parfois le but des candidats est de partir à l'étranger. Le réseau de l'école peut alors se révéler utile », souligne Caroline Kanter.

 

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