Objectif: management ou spécialisation ?
La première différence fondamentale entre MBA et Mastère Spécialisé tient à l’objectif. En effet, « le MBA permet d’acquérir une formation en management alors que le Mastère offre la possibilité de se spécialiser, explique Isabelle Nicolaï, directrice des programmes de MBA en développement durable à l’Institut Léonard de Vinci. Une personne qui souhaite diriger sa carrière vers les fonctions managériales optera pour le MBA. Celle qui ambitionne d’approfondir son domaine de compétence se tournera plus volontiers vers le MS. » Alain Storck, président de la Commission d’accréditation de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE), explique : « Les domaines du MS sont beaucoup plus larges, toutes les spécialités pouvant être envisagées : mécatronique, robotique, luxe, exploitation minière, sécurité industrielle, mode… »
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Accréditation versus label
L’autre divergence relève du processus de vérification par lequel passent les deux programmes. Parce qu’il est un label français créé par la CGE, le MS passe par une procédure de vérification complète. « Les écoles souhaitant ouvrir un Mastère Spécialisé doivent répondre à un certain nombre de critères correspondant aux règles instaurées par la CGE en matière de pédagogie, de soutien des entreprises du secteur, de contenu des programmes. Il y a donc une vraie sélection », ponctue Alain Storck. A contrario, le MBA n’est pas une marque déposée. De ce fait, « n’importe quel établissement peut décider de mettre sur pied ce cursus », remarque Alain Storck. Toutefois, il existe plusieurs accréditations à l’échelle européenne ou mondiale attestant du sérieux d’un MBA, à l’instar des labels Equis, Amba ou encore AACSB. « Ils permettent de vérifier que le contenu de la formation a été audité », ajoute Jacques Boulay, directeur exécutive éducation de l’Essca.
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MBA/ Mastères: deux publics bien distincts
« Pour les MBA, nous retrouvons plus particulièrement des ingénieurs, des gestionnaires ou des professionnels de l’entreprise qui aspirent à prendre des fonctions de direction, note Jacques Boulay. En revanche, les cadres qui s’inscrivent en MS n’ont pas nécessairement des velléités managériales. » Isabelle Nicolaï constate d’ailleurs que « ceux qui entrent en MBA peuvent avoir des profils très variés, alors que ceux qui intègrent un MS ont déjà un background dans la matière de spécialisation. »
Les MS moins chers que les MBA
Sur le plan financier, il existe bel et bien un fossé entre les deux. « Les frais de scolarité des MBA peuvent grimper jusqu’à 40 000 euros, voire plus. La fourchette est plus large pour les MS qui peuvent démarrer à 4 000 euros et atteindre 20 000 euros », observe Alain Storck. Pour Jacques Boulay, « cette différence peut aller du simple au double car elle est liée au volume horaire de cours. » La CGE fixe celui du MS à 350 heures de formation au minimum. Le nombre d’heures de cours des MBA tourne plus souvent autour de 700 heures.
Au nombre de 400 proposés par quelques 120 écoles en France, le MS peut être suivi en école de commerce ou d’ingénieurs. Le MBA est exclusivement l’apanage des établissements de commerce.
Les cours d’un MS sont généralement dispensés en français, tandis que l’anglais est le plus souvent la langue principale des programmes de MBA, axés sur l’international. Moins lourd que le MBA, le MS dure deux semestres, trois pour le Master of Science. En revanche, le full time MBA s’effectue sur une année très intensive, le part time étant organisé sur deux ans.
Des débouchés différents en MBA et en MS
Parce qu’il concerne un champ plus étroit car spécialisé, le MS offre des développements de carrière moins spectaculaires que le MBA. « Un informaticien qui travaille depuis quinze ou vingt ans dans l’entreprise et qui souhaite se former dans un secteur en émergence pourra, avec un MS, prétendre à un poste plus pointu dans son domaine d’intervention », illustre Alain Storck.
En revanche, les perspectives seront toutes autres pour les détenteurs d’un MBA : parce qu’ils se sont formés au management, « ils prendront des responsabilités plus élevées avec un salaire par conséquent à la hausse », résume Alain Storck.
