Qui embauche des diplômés de MBA ?

Régis Delanoë

Votre MBA en poche, quelles entreprises sont susceptibles de s’intéresser à vous ? S’il s’avère que ce diplôme reste prisé par les grands groupes internationaux, de belles carrières sont également possible via le réseau des PME et des start-ups, avec des évolutions rapides constatées vers des postes de direction.

Traditionnellement les grands groupes

« Généralement, ce sont les grandes entreprises qui recrutent le plus grand nombre de diplômés MBA, fait remarquer Paul McDonagh, directeur d’Audencia MBA. La raison est assez simple : elles sont mieux placées pour proposer des salaires importants et la possibilité d'évolution professionnelle espérés par ces diplômés. » De même qu’un joueur de football de talent et bien formé intéressera naturellement les grands clubs, un titulaire d’un MBA plaira aux entreprises cotées en bourse. Exemple avec la liste des employeurs des diplômés MBA de la Darden School of Business en 2015, que présente la directrice des admissions Sarah Neher : « McKinsey & Company, Amazon, Microsoft, Bain & Company, JP Morgan, Goldman Sachs, PwC, Parthenon-EY, Deloitte, Deutsche Bank, Danaher and Citi… »

De notre côté de l’Atlantique, ce sont les entreprises du CAC40 qui sont les premiers employeurs des diplômés MBA, constate Annabelle Bismuth, directrice académique du réseau GES : « Des grands groupes en banque, finance et assurance, tels BNP, LCL, Allianz, par exemple à des postes en gestion de patrimoine… Certains secteurs plus particuliers apprécient aussi ce diplôme : dans la mode, le luxe ou la joaillerie, avec des entreprises qui recrutent immédiatement des MBA pour des postes en marketing et communication. » Autre piste observée par Alain Kruger, directeur des MBA à l’ESG : « le poste de chef de produit pour des groupes reconnus comme Unilever, L’Oréal et Nestlé. »

De plus en plus de start-ups et de PME

Néanmoins, il serait faux de croire que le MBA n’attire que les grands groupes. « Tout ce qui a une visée internationale est potentiellement intéressé par ce diplôme et avec la mondialisation, c’est le cas d’un grand nombre d’entreprises, y compris les plus modestes, analyse Georges Nikakis, directeur de la formation continue à l’IPAG. La taille du moment est très relative, notamment dans le monde des start-ups. Exemple avec le développement exponentiel de Facebook ces dernières années… »

En intégrant une petite entreprise avec un MBA, vous avez l’opportunité d’exploiter à plein les compétences transversales apprises en formation : les hard skills (management, gestion des affaires, stratégie d’entreprise, marketing…) et les soft skills (le travail en groupe, la communication, l’organisation hiérarchique…). Qui dit petite structure dit évolution pyramidale plus rapide vers des postes de direction. « Le MBA permet la prise en charge de projets dans un univers complexe, estime Charles Berger, directeur du programme MBA de l’ISC Business School. La clé, c’est l’adaptabilité. J’ai exemple d’une diplômée MBA qui a tout de suite pu intégrer une PME spécialisée dans le forage offshore à un poste managérial alors qu’elle n’avait pas de connaissances initiales dans ce domaine auparavant. »

Luxe, marketing digital, management du sport…

À côté des traditionnels grands secteurs d’activité offrant des opportunités de carrière de cadre supérieur aux diplômés de MBA, en banque et assurance notamment, il existe une large palette d’employeurs potentiels prêts à recruter également ce type de profils. Leurs points communs : une appétence pour l’innovation et une visée internationale marquée. « Le domaine des hautes technologies est en forte croissance et offre de belles carrières », remarque Alon Rozen, doyen de l’Ecole des Ponts. C’est le cas aussi dans le luxe, un secteur qui s’exporte très bien, le management du sport, en plein développement, et bien sûr le commerce. « J’ai l’exemple d’une jeune femme qui a mise à profit sa formation pour passer d’un poste de chargée d’animation commerciale chez un lunettier à un poste de chargée de business développement. Un autre dans la même promotion qui est passé de la logistique au marketing digital », illustre Charles Berger.

Conclusion d’Alain Kruger : « La réputation internationale du MBA et son aspect "agilité" très prisé font qu’un diplômé aura de grandes chances d’être suivi par des chasseurs de tête. En comparant une carrière à un escalier, on pourrait dire que l’obtention d’un MBA ne permet pas de réduire le nombre de marches vers les sommets mais de les monter plus vite. »

Régis Delanoë
Régis Delanoë

Après un Master obtenu à l’Institut d’études politiques de Rennes, Régis Delanoë s’est mis à son compte en tant que journaliste indépendant. Multitâche, il travaille depuis plus de dix ans dans le vaste domaine de la presse écrite et web. Enquêtes, reportages, interviews et veille de l’actualité : il s’est notamment spécialisé dans le secteur de l’emploi et de la formation, s’intéressant de très près aux nouvelles tendances et aux évolutions à venir en la matière.

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