Sciences Po, l’Executive Education qui cultive sa différence

Marion Senant

Institution à part dans le paysage des grandes écoles françaises, Sciences Po cultive ses spécificités jusque dans son offre à destination des professionnels. Rencontre avec Nicolas Péjout, le directeur de l’Executive Education de l’école de la rue Saint-Guillaume.

Quelle est la stratégie de Sciences Po concernant l’Executive Education ?

Aujourd’hui, la formation c’est tout au long de la vie, même quand on a fait de très bonnes études au départ. En tant qu’établissement de formation, nous ne pouvons pas ignorer cette réalité, c’est une des raisons pour lesquelles l’Executive Education est une des priorités de Sciences Po depuis quelques années.

La formation continue existe depuis une quarantaine d’année chez nous, mais nous avons choisi d’adopter le nom Executive Education il y a un an et demi pour montrer que nos programmes s’adressent à des cadres expérimentés.

 

Quel est le profil d’un participant de l’Executive Education de Sciences Po ?

Les participants à nos programmes Executive ont au minimum dix ans d’expérience professionnelle et une expérience managériale. Les deux tiers viennent du monde de l’entreprise et un tiers du secteur public, aussi bien en France qu’à l’étranger.

Nous ne sommes pas là pour fournir une trousse à outils aux cadres. Les gens qui viennent chez nous cherchent bien sûr des réponses à leurs questions, mais ils sont également là pour se poser les bonnes questions. C’est notre rôle de les y aider. Nous avons clairement pour ambition de développer le sens critique de nos étudiants.

 

Quels sont les thèmes sur lesquels vous avez choisi de vous positionner ?

Notre offre Executive est construite autour de quatre pôles. Tout d’abord, il y a le ‘‘cœur historique’’ de Sciences Po avec le pôle ‘‘Affaires publiques’’, c’est-à-dire tout ce qui concerne les politiques et le management publics. On intervient plus particulièrement dans le secteur de l’énergie, de la santé, de l’urbanisme et de la silver economy. Les trois autres pôles de spécialisation sont la stratégie, le leadership et la gouvernance ; la communication, les médias et le digital et enfin l’efficacité personnelle.

 

Quelles sont les spécificités de Science Po en ce qui concerne la formation continue ?

La principale particularité de Sciences Po, c’est sa pluridisciplinarité. Pour l’Executive Education, c’est une force, car les programmes peuvent s’appuyer sur un grand nombre de spécialisations. Par exemple, un cursus en leadership digital va bénéficier des expertises de l’école en management, mais également de ses connaissances très étendues sur tout ce qui concerne le digital.

De plus, grâce à cette pluridisciplinarité, nous pouvons proposer à nos étudiants une grande diversité d’intervenants, tant sur le plan académique que professionnel. Cette diversité se retrouve également dans les promotions : vous pouvez vous retrouver avec des participants qui viennent de secteurs professionnels extrêmement variés, mais aussi des hauts fonctionnaires, des lobbyistes… Dans une formation Executive Education, l’apprentissage, ça n’est pas juste le cours. La véritable expérience se situe aussi dans les échanges que vous allez avoir avec vos profs et les autres participants, qui vont nourrir votre réflexion. Sciences Po propose un cadre qui favorise largement ces échanges.

 

Quels sont les projets en développement pour l’Executive Education de Sciences Po ?

Pour moi, la grande thématique à suivre de près en ce moment, c’est le design. Pas tant la création de nouveaux objets que la démarche créative engendrée par cette discipline. Je pense que le design va avoir une influence grandissante dans la transformation digitale. On suit ces questions de près et on étudie la façon de les intégrer dans nos formations.

D’un point de vue plus pratique, on est en train de regarder comment répondre aux besoins de formation en province grâce à nos campus en région (Nancy, Dijon, Poitiers, Menton, Le Havre et Reims). Nous voudrions y développer une offre de formation cohérente avec les différents bassins économiques.

Marion Senant
Marion Senant

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