Franchisé à moins de 35 ans, les solutions pour y parvenir à moindre coût

Quentin Velluet

Outre la passion et la motivation, la franchise est aussi une affaire de gros sous. Et quand à 35 ans ou moins, on n’a pas d’argent pour investir, mieux vaut être créatif. Voici quelques pistes pour vous permettre d’entreprendre en franchise à moindre coût.
Franchisé à moins de 35 ans, les solutions pour y parvenir à moindre coût

50 000, 100 000, 200 000 voire plus de 500 000 euros, les prix varient* selon l’enseigne que vous choisissez, mais dans tous les cas, l’installation en franchise est aussi une affaire d’argent à investir. Lorsqu’on a moins de 35 ans, difficile de réunir ces sommes. Heureusement, les aides à la création d’entreprise se multiplient en France. Le site de l’Agence pour la création d’entreprise (APCE) dénombre par exemple 46 concours d’entrepreneurs au niveau national et près de 80 en région. Mais il existe d’autres solutions pour intégrer une franchise sans casser la tirelire familiale.

Des franchiseurs qui aident les jeunes

Très peu d’enseignes proposent des solutions de financement adaptées aux jeunes. Mais comme partout, il y a des exceptions. À l’image du loueur automobile Ucar, qui compte 278 implantations en France. Le réseau propose aux porteurs de projet de moins de 30 ans, des crédits de 50 000 euros négociés en amont auprès des banques. « Nous nous sommes rendu compte que nous perdions des jeunes de qualité faute de moyens. Nous avons donc mis en place une sorte de crédit étudiant adapté au monde de la franchise », explique Jean-Claude Puerto-Salavert, PDG d’Ucar. S’il allège un peu l’investissement, le crédit ne couvre que la moitié du montant à fournir pour l’installation d’une agence Ucar. Reste donc au porteur de projet de réunir 50 000 euros supplémentaires et 7 000 euros pour financer la formation, les droits d’entrée et le kit d’installation. Une dizaine de personnes ont profité de cette solution pour s’installer en franchise : « La plupart sortent d’écoles de commerce et d’autres ont un BTS », indique Jean-Claude Puerto-Salavert.

Chez Avis-Immobilier, les franchisés ont le choix de soutenir eux-mêmes un projet financièrement. « Ils s’associent en tant que business angels au capital des créations d’agences. Ainsi, d’autres franchisés financent une partie des 50 000 ou 60 000 euros d’apport nécessaires à l’installation d’une agence », explique Delphine Rouxel, directrice générale du réseau d’agences immobilières. À ce jour, quatre franchisés de moins de 35 ans ont ouvert leur agence grâce à ce système. Autre alternative, pour les plus patients cette fois : intégrer le réseau en tant que conseiller de vente. Pour ces collaborateurs, Avis-Immobilier propose un plan de carrière idéal : passer de conseiller de vente à directeur des ventes, puis lorsque l’opportunité se présente, s’associer de manière minoritaire avec un franchisé pour l’ouverture d’une seconde entité. « Les profils que nous recrutons ont tous au moins une expérience commerciale réussie, peu importe le secteur », remarque la dirigeante. Onze jeunes sont désormais directeurs d’agences associés, dont trois femmes, ce qui porte à 25, le nombre d’agences dirigées ou franchisées par des moins de 35 ans, sur 134 établissements au total.

Un micro-crédit pour une micro-franchise

Une autre solution ravira les porteurs de projets plus modestes. C'est la micro-franchise qui se développe depuis 2009 en France via l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie). L’idée ? Financer un projet entrepreneurial grâce à un crédit pouvant atteindre jusqu’à 10 000 euros et remboursable en 48 mois maximum. Seules conditions pour y accéder : être chômeur ou bénéficiaire des minima sociaux. L’une des premières enseignes ayant proposé cette alternative est O2 Home Services, spécialisée dans les services à la personne. Moyennant un investissement d’un peu moins de 10 000 euros, elle estime que ses micro-franchisés touchent environ 1 700 euros brut par mois au bout de trois mois d’activité. D’autres réseau se développent sur ce modèle, à l’image de Chauffeur&Go, qui propose des chauffeurs sans voiture qui conduisent celle de leur client, ou Mon Coursier, un réseau de transport et livraison en cyclopolitains, ces vélos électriques à trois roues qui servent le plus souvent de taxis dans les grandes villes.

La gérance-mandat, une alternative possible

Il existe aussi des statuts permettant de vivre les conditions de la franchise sans fournir aucun apport personnel. « Le statut de gérant mandataire, permet d’être à la tête d’une structure avec toute la liberté de gestion d’un franchisé, sans pourtant en posséder ni les murs, ni le fonds de commerce, ni les stocks. Vous êtes rémunéré par le franchiseur, à la commission sur le chiffre d’affaires réalisé », explique Éric Luc, expert-comptable et directeur des relations extérieures chez Fiducial. Des enseignes comme Babou ou B&B fonctionnent ainsi. Chez cette dernière, spécialisée dans l’hôtellerie, un chiffre d’affaires minimum est assuré en cas de baisse d’activité de l’établissement. Ce statut comporte néanmoins des risques pour le gérant. En cas de difficultés économiques, il ne bénéficie d’aucun soutien.

*Tableau extrait de l'édition 2015 de l'enquête sur la franchise publiée par la Banque Populaire :

Quentin Velluet
Quentin Velluet

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