Prêt-à-porter : une concurrence effrénée

Séverine Dégallaix

Outre la réputation de l’enseigne, plusieurs facteurs peuvent contribuer au succès des franchisés dans le secteur du prêt-à-porter : leurs propres capacités de vente, leur sens du contact mais aussi le choix de l’emplacement.

Avec un recul de 3 % des ventes en 2008, le secteur du prêt-à-porter a souffert de la conjoncture économique. Et même si les périodes de soldes aident actuellement les enseignes à maintenir des niveaux de vente acceptables, le marché n’est pas encore revenu à son dynamisme d’avant-crise.

Toutefois, certaines enseignes parviennent à tirer leur épingle du jeu et se développent de façon spectaculaire. Jennyfer ouvre entre 45 et 50 boutiques par an, Christine Laure vise la barre symbolique des 250 points de vente, 6 nouveaux franchisés devraient intégrer le réseau Sépia au premier semestre de cette année, Mim fait aujourd’hui partie du top 10 des enseignes de prêt-à-porter féminin et Chattawak est implanté dans près d’une centaine de villes. Le point commun de ces réseaux ? Leur politique orientée sur le rapport qualité-prix.

L’emplacement du local : un critère primordial

Le commerce de la mode en ligne affiche une croissance annuelle à deux chiffres depuis 2007, selon l’Institut français de la mode (IFM). Pour qui veut se lancer dans une franchise en prêt-à-porter et acheter un pas-de-porte, la situation géographique est donc plus que déterminante : une bonne visibilité permet en partie de lutter contre la concurrence des sites de vente sur Internet.

L’idéal pour s’assurer un chiffre d’affaires satisfaisant : un centre-ville, la proximité d’une station de métro ou d’un arrêt de bus, une rue piétonne, une galerie marchande… En bref, un endroit fréquenté par le cœur de cible de l’enseigne. L’inconvénient, c’est que ces locaux sont généralement plus chers. L’investissement de départ sera donc plus élevé. Mais un franchiseur sera d’autant plus enclin à vous faire confiance si vous parvenez à dénicher un local de ce type.

Les qualités avant les compétences

Dans le prêt-à-porter, un client sur deux prend sa décision en magasin. Parmi leurs critères de choix se trouvent, certes, les produits mais étant donné la concurrence dans le secteur et la relative similitude des offres, l’accueil et l’attitude des gérants et de leurs employés peuvent faire toute la différence. C’est la raison pour laquelle les franchiseurs recherchent, chez leurs futurs partenaires, un sens du contact et de la vente aiguisé plutôt que des compétences techniques. Celles-ci pouvant facilement s’acquérir grâce aux formations dispensées lors du lancement de la franchise.

Une précédente expérience dans la vente est parfois préférée, même si le secteur importe peu. En effet, du moment que son parcours permet au candidat de prouver qu’il est capable d’échanger avec des clients, de gérer des stocks et de faire progresser un chiffre d’affaires, les premiers pas du franchisé dans le prêt-à-porter devraient bien se passer.

Séverine Dégallaix

« Le passage au statut de franchisé est avantageux »

Sébastien et Lydie Depreux sont aujourd’hui franchisés Vêt’Affaires. Ils gèrent une quinzaine de points de vente répartis dans plusieurs départements (Aisne, Ardennes, Oise…).

Quelle est la particularité de Vêt’Affaires ?

Lorsque nous y sommes entrés il y a 9 ans, l’enseigne avait le statut de société en nom collectif. C’est devenu une franchise au cours du deuxième semestre 2011. Il s’agissait d’une stratégie de groupe. L’idée était d’offrir à tous les gérants ainsi qu’aux futurs collaborateurs, la possibilité de devenir franchisés. Ce changement nous a ouvert des perspectives. Le passage au statut de franchisé est avantageux car tout est établi dans le contrat : nous connaissons mieux les tenants et aboutissants. C’est une transition bénéfique pour nous.

En quoi consistent vos missions ?

Notre rôle, c’est de nous assurer que les points de vente dont nous sommes responsables respectent la politique de l’enseigne, notamment en termes de prix. Comme nous travaillons en couple, nous nous répartissons les tâches. Lydie s’occupe de l’aspect commerce, merchandising, revue des magasins et moi de la partie flux (inventaires, gestion des stocks…).

Comment se porte le marché du prêt-à-porter, selon vous ?

C’est plutôt une bonne période pour nous. Pendant les soldes, nous avons obtenu des résultats assez similaires à ceux de l’an dernier. Il faut dire que nous nous situons sur un marché relativement porteur, celui du discount vestimentaire. Nous avons en fait assez peu de concurrents.

Recueillis par S .D.

 

41 milliards d’euros. Tel est le chiffre d’affaires annuel du marché de l’habillement en France. Un chiffre d’affaires réparti entre les enseignes spécialisées (38 %), les magasins indépendants (17 %), les hypermarchés et supermarchés (14 %), les marchés et foires (10 %), la vente à distance (8 %), les magasins de sports (8 %) et les grands magasins (5 %).

Séverine Dégallaix
Séverine Dégallaix

Diplômée en presse écrite, Séverine Dégallaix travaille depuis plus de dix ans sur des sujets concernant la recherche d’emploi et la gestion de carrière. A travers des interviews d’employeurs et de spécialistes du marché du travail ainsi que des années de recherches, elle a développé une expertise qui lui permet d’apporter des réponses actuelles aux problématiques rencontrées par les salariés et candidats de tous secteurs.

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