Travaux et habitat : un marché à conquérir

Agnès Wojciechowicz

A lui seul, le bâtiment représente un marché global de 130 milliards d’euros. Premier secteur de l’économie française, il est pourtant l’un des derniers dans le domaine de la franchise… alors même qu’il regorge d’opportunités pour les futurs entrepreneurs.

« Sur 1 400 réseaux de franchises, une centaine à peine est liée au bâtiment », annonce d’emblée Nicolas Daumont, directeur du groupe Archipelle. La raison est simple. Le bâtiment concentre des corps de métiers et des savoir-faire pendant que la franchise distribue des produits. Historiquement, « les produits à distribuer n’étaient pas nombreux dans le bâtiment, précise Nicolas Daumont. Les premiers à s’être organisés en réseau sont les producteurs de fenêtres ». Isofrance Fenêtres illustre parfaitement ce phénomène. « Avant d’être un distributeur, nous sommes un industriel avec 18 usines en Europe », indique Frédéric Féraud, directeur général de l’enseigne.

Depuis, la franchise s’est intéressée plus largement à ce secteur phare de l’économie française. Elle occupe désormais le terrain autant sur les produits que sur les services aux particuliers et aux entreprises : construction de maisons individuelles, rénovation des bâtiments, courtage en travaux, diagnostic immobilier, traitement des vitrages, domotique, aménagement extérieur, piscines, vérandas … Un véritable inventaire à la Prévert qui a toutefois connu les aléas de la crise. « Nous avons connu une baisse significative non pas sur le nombre de transactions mais sur le panier moyen, concède Nicolas Daumont. Chez Illico Travaux il est ainsi passé de 20 000 à 14 000 euros tandis que chez Camif Habitat, il a chuté de 67 000 à 42 000 euros. » Même son de cloche du côté du réseau de courtage La Maison des Travaux : « les délais de décision des clients sont plus longs et l’obtention de crédits plus difficiles », constate Gérard Courtois, le directeur.

Un contexte très prometteur

D’autant que les périodes anxiogènes ont un effet cocooning sur les consommateurs. « Les Français refont leur intérieur pour s’y sentir bien », observe Gérard Courtois. Ce qui n’est pas sans déplaire aux franchisés et entrepreneurs du secteur. Quoiqu’il en soit, le secteur garde un potentiel énorme. « Nous estimons à 220 millions le nombre de fenêtres à changer en France. Nous commençons tout juste à remplacer celles installées il y a 30 ans », confirme Philippe Spindler, directeur du réseau Tryba. La législation et le Grenelle de l’environnement ont, quant à eux, contribué à faire exploser le marché des énergies renouvelables. Sans parler « du cycle naturel de vieillissement des bâtiments, de l’augmentation de la population, des économies d’énergie et de la rénovation des résidences secondaires qui laissent entrevoir des perspectives prometteuses », note Nicolas Daumont.

Les franchiseurs l’ont bien compris et cherchent ainsi à développer leur maillage. « Nos objectifs en matière d’ouverture de franchises restent constants depuis deux années avec une quinzaine de magasins supplémentaires par an », annonce Philippe Spindler. Né en 2008, le réseau de La Maison des Travaux compte déjà 42 franchisés. Un chiffre insuffisant pour un segment récent, selon Gérard Courtois : « nous sommes présents dans une trentaine de départements mais, pour couvrir toutes les régions, nous devrions être 200 donc nous avons quasiment un marché à conquérir ». Pour capter de nouvelles zones, les franchisés devront avoir une réelle appétence pour leur domaine d’activité. « Les franchisés qui réussissent sont ceux qui sortent de leur magasin, qui participent à une multitude d’événements, qui rendent visite aux clients et qui ne sont pas attentistes, précise Frédéric Féraud. Car pour générer des affaires, il faut être réactif ! »

Agnès Wojciechowicz

 

« J’ai obtenu mon crédit en moins d’un mois »

Benoît Michaut, 26 ans, est courtier en travaux. Installé depuis mars 2011, il est l’un des plus jeunes franchisés de La Maison des Travaux.

Pourquoi avoir choisi le courtage en travaux ?

Après avoir travaillé pendant 4 ans comme chef de projet dans le déploiement de réseaux télécoms, j’ai voulu me recentrer sur une activité sans intermédiaire, où le client serait final. J’ai tout d’abord pensé à monter ma société de travaux et, en faisant des recherches, j’ai découvert le métier de courtier en travaux.

En quoi consiste ce métier ?

J’accompagne les clients qui souhaitent effectuer des travaux dans le choix des entreprises aptes à les réaliser. Je suis présent à chaque étape : de l’idée jusqu’à la réception des travaux.

Comment s’est déroulée votre installation ?

Elle s’est déroulée en un temps record. J’ai mis à profit le temps de réflexion de 21 jours qui suit la signature du contrat de franchise pour monter mon projet et trouver une banque qui approuve mon business plan. J’ai obtenu mon crédit en moins d’un mois puis j’ai suivi deux formations aux outils du réseau.Recueillis par A.W.

 

Le nombre de franchisés dans le bâtiment a augmenté de 16 % entre 2010 et 2011 passant de 1 173 à 1 396. Leur chiffre d’affaires a augmenté de 2,9 % pour atteindre les 19,58 milliards l’an passé.

Source : FFF

Agnès Wojciechowicz
Agnès Wojciechowicz

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