Jeunes diplômés : où s’expatrier en Europe ?

Elodie Buzaud

Vous cherchez une première expérience professionnelle en Europe ? Choisissez le pays qu’il vous faut en fonction de vos compétences. Découvrez les besoins des 8 pays européens les plus dynamiques en termes d’emploi.

1 – Allemagne

« Le pays offre des possibilités relativement importantes, promet Jean-Christophe Bonnin, responsable de la mobilité à Pôle emploi international lors du Forum Expat, le 3 juin 2015, à Paris. Mais pas à Berlin, où le taux de chômage avoisine les 20 %. Dans le Sud du pays : en Bavière, dans la Sarre et la région Bade-Wurtemberg. Quelle que soit sa formation initiale, on peut trouver dans ces zones-là. À la fois dans l’industrie et les services. »

Le pays a cruellement besoin de personnel en médecine générale et dentaire, en soins infirmiers, dans la surveillance et la gestion des transports publics, le développement et la programmation de logiciels et dans le traitement des matières plastiques. Les scientifiques et ingénieurs de haut niveau sont aussi recherchés dans les secteurs de la haute technologie, les télécommunications, l’audiovisuel, la mécanique de précision et l’aéronautique.

 

Bon à savoir :

- Il est préférable de parler allemand (même si parfois, l’anglais suffit) mais de nombreux organismes proposent des formations en allemand pour les expatriés.

Une très grande photo en première page du CV est de rigueur (et n’essayez pas d’y échapper, les Germains sont très pointilleux sur le formalisme du CV).

- Les salaires des cadres y sont parmi les plus élevés au monde.

- Il n’existe pas de Code du travail.

Pour en savoir plus sur le recrutement et les conditions de travail en Allemagne.

 

2 – Autriche

« C’est l’une des zones géographiques qui marche le mieux sur le plan économique, indique Jean-Francois Rieffel, responsable des partenariats institutionnels à l’Apec. Le pays recrute surtout dans l’industrie, la chimie, pétrochimie, aéronautique, agroalimentaire et dans les structures internationales présentes à Vienne (notamment l’Office des Nations unies). »

 

Bon à savoir :

- Les Autrichiens sont aussi pointilleux sur le formalisme des candidatures que les Allemands.

- Utilisez les titres entiers des personnes que vous contactez (ex : Docteur ou Professeur, si c’est le cas).

- Les 13e et 14e mois de salaire sont fréquents.

 

3 – Suisse

« La Suisse est un véritable Eldorado, estime Jean-Christophe Bonnin. Le chômage y est très bas (autour de 3 %). » Parmi les secteurs qui recrutent, on trouve l’horlogerie, l’électronique, l’immobilier, la finance, la chimie, la diplomatie internationale, l’industrie pharmaceutique, l’aéronautique, la santé, la construction et l’hôtellerie-restauration.

 

Bon à savoir :

- La durée moyenne de travail hebdomadaire est de 42 heures.

On ne négocie pas sa rémunération. C’est globalement vulgaire de parler d’argent en Suisse.

- Attention : les salaires sont parfois donnés en brut, parfois en net.

- Il faut prendre une sécurité sociale privée.

- L’impôt est retenu à la source.

Si vous avez 1 minute de retard à un entretien d’embauche, ce n’est même pas la peine d’y aller !

Oubliez (à tout jamais) le jean pour rencontrer un recruteur.

Pour en savoir plus sur le recrutement et les conditions de travail en Suisse.

 

4 – Belgique

En Belgique, les opportunités se concentrent dans les secteurs de la chimie, la biotechnologie, l’automobile, l’aéronautique, l’agroalimentaire et la distribution. « Les besoins sont tels qu’il n’est pas forcément nécessaire de parler le flamand », ajoute Jean-Christophe Bonnin. Mais à Bruxelles, on demande souvent de connaître les 3 langues : le flamand, le français et l’anglais.

« Si vous avez un profil international, il existe beaucoup de structures, surtout dans le lobbying (beaucoup de cabinets), précise Jean-Francois Rieffel de l’Apec. Ils concentrent les opportunités pour ceux qui parlent 3-4 ou 5 langues. Vous les trouverez notamment sur le site de la Commission européenne. En ce moment, ils recherchent des assistants parlant 2 langues. »

 

Bon à savoir : 

- Il n'est pas nécessaire de parler le flamand partout. 

- De nombreuses opportunités dans les structures internationales pour les multilingues. 

Pour en savoir plus sur le recrutement et les conditions de travail en Belgique.

 

5 – Luxembourg

« Le Luxembourg est lui aussi un Eldorado pour ceux qui cherchent un emploi, ajoute Jean-Christophe Bonnin, surtout dans le secteur des services. » Mais aussi dans la construction, le transport, l’industrie, le commerce, la finance, la santé, l’audiovisuel et l’hôtellerie. » Mais attention : « Au Luxembourg, les recruteurs ont souvent recours à l’intérim en guise de période d’essai déguisée. On trouve donc beaucoup d’opportunités en intérim », précise Jean-Francois Rieffel. Il est par ailleurs nécessaire de parler plusieurs langues : le français et l’allemand, les deux langues officielles, et idéalement le luxembourgeois.

 

Bon à savoir : 

- Le salaire minimum est le plus élevé d'Europe. Pour les employés qualifiés, il atteint un minimum mensuel de 2 215 euros

- Le temps de travail hebdomadaire est de 40 heures

- Les impôts sont prélevés directement sur les salaires. 

Pour en savoir plus sur le recrutement et les conditions de travail au Luxembourg.

 

6 - Pays-Bas

Au Pays-Bas, les secteurs où vous trouverez le plus grand nombre d’emplois sont les services aux entreprises, les services financiers, l’informatique, la restauration, l’hôtellerie, l’agroalimentaire et les industries créatives. Il faut parler néerlandais ou tout simplement, l’anglais.

 

Bon à savoir : 

- Trouver un emploi grâce au réseau est très répandu aux Pays-Bas mais il est considéré comme incorrect de demander directement un emploi à quelqu’un.

- La majorité des offres d’emploi sont à trouver dans les plus grandes villes comme Amsterdam, Utrecht, Den Hague, Rotterdam ou Maastricht. 

 

7 - Royaume-Uni

« Au Royaume-Uni, vous arrivez le lundi, vous pouvez commencer le mardi ! », prévient Jean-Christophe Bonnin. Le marché de l’emploi est beaucoup plus fluide qu’en France. Surtout dans les secteurs dynamiques, comme l’hôtellerie-restauration (pour ceux qui ne parlent pas anglais et cherchent un petit boulot, l’économie au Royaume-Uni est fondée sur l’immigration pour les postes peu ou pas qualifiés), le commerce de gros et de détail, la comptabilité, l’audit, la banque-finance, les technologies de l’information et les professions médicales.

« Attention au niveau de langue que vous indiquez sur votre CV, prévient Jean-Francois Rieffel. Mieux vaut être honnête. » Autre précision : en Angleterre, « l’expérience prime sur le diplôme », ajoute Jean-Christophe Bonnin, avant de terminer : « n’allez pas tous à Londres, il y a déjà beaucoup de Français. Les provinces autour de la capitale offrent aussi des opportunités. » Comme Bristol, par exemple.

 

Bon à savoir :                   

- Le CV sur plusieurs pages est de rigueur. 

- Les recruteurs sont souvent déçus par le niveau réel d'anglais des Français.                        

Pour en savoir plus sur le recrutement et les conditions de travail en Angleterre.

 

8 – Irlande

L’Irlande reste une des destinations préférées des professionnels de l’informatique et des nouvelles technologies de l’information. Le secteur scientifique offre lui aussi des opportunités, tout comme celui de l’ingénierie, de la santé, du commerce et de la finance ainsi que des transports, de la logistique, de la vente et des services à la clientèle.

 

Bon à savoir : 

- Les bassins d'emploi se situent plus particulièrement autour des grandes agglomérations, à savoir Dublin, Cork, Limerick et Galway.

- Le contrat de travail écrit n'est pas une obligation légale. L'accord entre l'employeur et le salarié même oral vaut pour contrat.

Pour en savoir plus sur le recrutement et les conditions de travail en Irlande.

 

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Elodie Buzaud
Elodie Buzaud

Le travail et l’écologie sont mes thématiques de prédilection. En tant que journaliste indépendante, je cherche notamment à répondre aux questions que posent ces deux sujets pour mieux comprendre comment le travail, et les travailleurs, peuvent contribuer à la transition écologique.

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