Travailler au Canada : comment s'intégrer sur le marché du travail

Yves Landry

Sur le plan professionnel, l'expérience que vous rencontrerez au Canada variera grandement selon que vous êtes dans la partie francophone (Québec principalement, mais également Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Ontario…), ou anglophone. Découvrez les conseils de Terres Neuves pour vous adapter à cet environnement de travail.
Travailler au Canada : comment s'intégrer sur le marché du travail

Grand par sa superficie, mais relativement petit par sa population, le Canada est l’une des nations les plus urbanisées au monde : 80 % des 35 millions de Canadiens habitent dans les villes au Sud du pays, à moins de 100 kilomètres des États-Unis. Le Canada possède une économie diversifiée et dynamique, notamment grâce à l’exploitation des sables bitumineux (deuxième réserve pétrolière au monde après l’Arabie Saoudite). C’est le premier partenaire commercial des États-Unis et une porte d’entrée pour le grand marché de l’ALENA. Le taux de chômage est de 6,8 % et de nombreux secteurs peinent à recruter, ce qui explique en partie l’attractivité du pays.

Une hiérarchie plus plate, ouverte au dialogue 

Au Canada, la distance hiérarchique entre les personnes est réduite au minimum et les classes sociales sont moins marquées que dans d’autres sociétés. Les hommes d’affaires et responsables canadiens, même de haut niveau, restent généralement simples et abordables. De nombreuses entreprises canadiennes ont adopté des structures hiérarchiques des plus plates : le responsable est celui qui a la plus grande capacité à gérer la « ressource » que représente l'équipe et pas nécessairement le plus ancien ou le plus qualifié techniquement. Cependant, même souple et peu formelle, la structure hiérarchique existe et doit être scrupuleusement respectée. 

Au Canada, les femmes sont très nombreuses aux postes à hautes responsabilités et ne s’attendent donc pas à des marques de politesse particulières qui ne s’appliqueraient pas envers leurs collègues masculins.

Enfin, en raison, notamment, du multiculturalisme, la société canadienne privilégie le dialogue et l’ouverture aux affrontements : recherche du consensus et règlement des conflits sont fondamentaux.

 

La ponctualité comme marque de respect

Les Canadien ne sont pas obsédés par le concept  "le temps c’est de l’argent". Les rapports humains et l’établissement de relations de confiance sont privilégiés. Toutefois, la ponctualité est considérée comme une marque de respect : il est mal vu d’être en retard à un rendez-vous, d’ordre privé ou professionnel, même de quelques minutes.

Les horaires sont très respectés, même pour les cadres. Les horaires applicables sont, pour la plupart des entreprises, dans une tranche horaire comprise entre 8 heures et 17 heures. Et à 17 heures tout le monde s'en va ! Mais il faut déjeuner vite…

Les Canadiens aiment l'action, moins la discussion

Au Canada, comme aux États-Unis, les réunions sont plutôt  informelles et décontractées mais généralement bien organisées et de courte durée. Les Canadiens n’aiment pas perdre leur temps : le small talk est limité.

Le fonctionnement est démocratique : chacun peut s’exprimer et on attend des participants d’être bien préparés. Les résultats obtenus ou les objectifs à atteindre sont plus importants que les explications sur la procédure suivie ou un argumentaire détaillé.

La prise de décision n’est jamais précipitée et généralement prise sur la base de faits plutôt que sur des intuitions ou des hypothèses non vérifiables. Les Canadiens sont très rationnels, logiques et consensuels. Ils se laissent rarement emporter par les émotions. La confrontation ouverte d’opinions tend à les rendre mal à l’aise. Même les interruptions sont généralement mal vues et considérées comme impolies. Pour autant, pragmatisme et sens de l’humour sont des qualités appréciées par les Canadiens lors de réunions.

Les négociations de contrats et les prises de décisions sont relativement rapides. Les contrats sont en général plus synthétiques que dans les pratiques européennes et le recours aux avocats plus systématique.

 

La confiance et le travail d’équipe 

Le travail en équipe est très valorisé au Canada. Le chef d’équipe donne des instructions générales et laisse une grande autonomie à son équipe. La fonction de chef est fonctionnelle, elle permet la coordination du travail pour une meilleure efficacité. Le chef anime et le groupe tente de co-construire une solution. C’est un modèle plus participatif qu’en France : un suivi permanent par le chef est perçu  comme une ingérence ou même comme un manque de confiance dans les capacités des membres de l'équipe.

Comme les Canadiens accordent moins d'importance aux relations personnelles dans le lieu de travail que d'autres cultures, les équipes sont en mesure d'être formées et dissoutes assez rapidement et relativement facilement.

Quelques derniers conseils

Dans le monde des affaires, l'apparence de familiarité peut être dangereuse car pour les Canadiens, business is business.

Culture du risque et esprit d’entreprendre font partie au Canada d’un système de valeur fort et partagé, d’un mode de vie et de pensée qui s’explique par l’histoire des Canadiens, peuple pionnier.

Les Canadiens sont toujours avenants dans leur approche lorsqu’ils entrent en contact avec vous. Mais attention, s’il y a peu de formalisme, il y a un grand respect des règles établies.

Au Canada, il préférable d’éviter une sophistication excessive de la mise vestimentaire au travail.

Le « politiquement correct » est très respecté dans la société et en entreprise.

La diversité culturelle est reconnue et respectée.

Il y a peu de formalisme et le protocole est limité mais la poignée de main est importante au Canada. C’est un signe de bienvenue, d’amitié et de confiance.

Un mode de communication facile, franc et direct. Loin d'avoir l'approche latine des Français, les Canadiens sont directs, ponctuels, vont droit au but, s'amusent ensuite.

Yves Landry
Yves Landry

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