
La Corée du Sud est l’un des pays le plus marqué par la philosophie de Confucius. L’ordre et la logique des choses du monde y sont bien établis, c’est donc sur ce modèle que la famille s’est organisée et par la même, l’entreprise. Formées et formatées à ses règles, les entreprises coréennes fonctionnent sur le modèle du « Chaebol », puissant conglomérat dont les activités sont aussi diverses que leur organisation familiale est confuse.
L'identité coréenne se forge par sa fonction dans le groupe
Dans les entreprises coréennes, la hiérarchie est très marquée et les anciens sont respectés. Les titres foisonnent. Ils revêtent une importance primordiale et sont systématiquement mentionnés dans l’appellation des personnes en entreprise (Directeur Kim Yeo-Yun par exemple, Assistante Park Bi-Ju), car ils permettent à l’individu de se positionner dans l’entreprise et ainsi d’y trouver son identité.
L’évolution de carrière se fait essentiellement à l’ancienneté, même si aujourd’hui, les jeunes, formés à l’étranger, rentrent au pays convaincus par de nouveaux concepts.
Appartenir au groupe, être membre d’un cercle, c’est ce qui donne une identité à l’individu. Il ne se reconnait que par son appartenance et sera loyal à son groupe. La langue coréenne utilise au demeurant de manière quasi constante la formulation « nous » (Uri Nara « Notre pays »). De fait les Sud-Coréens sont généralement de fervents défenseurs de leur pays et de leur entreprise.
Le consensus, ciment du groupe en Corée
Le collectif dirige l’action et privilégiera toujours le consensus à l’affrontement : le conflit est banni dans l’entreprise, l’harmonie recherchée. Un chef d’équipe ne doit pas s’attendre à un discours direct de la part de ses collaborateurs.
De manière générale, la communication interpersonnelle des Coréens repose énormément sur le non-dit, le non-verbal, bien davantage que sur le contenu réel du discours. Il faut donc faire preuve d’attention et de vigilance à l’égard de ses collègues, car il n’est pas dans les usages de dire à l’autre ce qu’il n’a pas envie d’entendre. Le « non » ne fait pratiquement pas parti du vocabulaire dans le monde de l’entreprise, à plus forte raison lorsque le rapport de hiérarchie va de bas en haut… Il convient alors d’interpréter en ce sens silences et questionnements.
L’éducation des enfants coréens va d’ailleurs dans ce sens : l’observation en fait partie intégrante. Pour vous aussi, observer le comportement de l’autre sera indispensable afin de comprendre les intentions « au-delà des mots » de votre interlocuteur. Tout particulièrement lors des réunions…
En Corée, le chef indique le chemin
Les employés attendent des instructions précises. Un bon chef se doit donc d’accompagner et d’encadrer les activités de son équipes, de répartir clairement les rôles. L’initiative et la prise de décision ne sont pas des réflexes à attendre, car les jeunes Coréens n’y sont tout simplement pas formés.
Se réunir n’a de sens que pour transmettre l’information et donner ses directives. Le débat n’intervient que très peu et donner son avis ne fait pas partie des principes acquis. Un ordre du jour clair et précis doit être proposé pour rassurer le groupe. Bien évidemment s’y tenir durant la réunion est impératif au risque de ne pas être compris. Un « chef » ne doit jamais perdre son sang froid il y perdrait aussi son crédit et son autorité vis-à-vis de son équipe.
L’importance de l’after work pour les Coréens
Le moyen le plus adapté pour transmettre l’information, en obtenir ou encore créer un climat collectif, est de sortir du cadre formel de l’environnement de travail. Les Coréens affectionnent pour cela les soirées karaoké arrosées de leur alcool favori, le Soju. Car la vie au travail prime sur la vie privée : celle-ci est sacrifiée aux besoins de l’entreprise et les Coréens ne comptent pas leurs heures y compris le week-end si le chef le demande.
